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mercredi 12 août 2015

Des attentes

Je dédie cet article à mes lectrices Facebook qui m'ont aidée, un soir de brume, à clarifier tout cela... Merci ! :-)

Mon métier de Maman m'apprend beaucoup de choses sur mon métier d'enseignante - bien plus que l'inverse, le croyez-vous ? ;-)

Je suis d'ailleurs une enseignante assez maternelle - du genre de celles qui ne ferment pas l’œil de la nuit parce que le petit Paul ne comprend pas le principe opératoire de la multiplication avec plusieurs chiffres au multiplicateur. Je veux toujours faire au mieux pour mes élèves, je veux faire tout bien comme il faut, mais je réalise en ce moment que ce perfectionnisme est une manière de nier les enfants que j'ai en face de moi dans leur individualité - et encore une fois, je dois cette révélation aux quatre ans et demi passés avec mes enfants...


Lorsque ma fille décrète qu'elle touchera le ciel un jour, je n'ai aucune raison de ne pas la croire. Mieux, si je ne comprends pas bien ce qu'elle veut dire, je sens dans ses propos une force de vie et une soif d'apprendre qui me pétrifient de respect. Et qui est vivante chez tous les enfants que je rencontre - bien que souvent occultée.

Grandir sans limite, c'est grandir sans attente.

Une attente ("Un élève de CE2 doit comprendre le principe opératoire de la multiplication avec plusieurs chiffres au multiplicateur") limite. Une attente, même pétrie de bonne intention ("Je veux que cet élève s'améliore.", "Je veux que mon enfant passe un bac S.") limite. Un enfant dont on attend quelque chose - même le meilleur - ne pourra jamais donner le meilleur.

Nos souhaits inhibent. Je souhaite à toute force que mon enfant soit musicien ? C'est intéressant. Pourquoi ? Parce que je trouve les musiciens séduisants ? Parce que je le suis moi-même ou parce que je n'ai jamais réussi à le devenir ? Il y a 90 % de chances que mon désir empêche mon enfant de devenir le sportif ou le menuisier qu'il rêvait d'être (souvent confusément, voire inconsciemment, tant on s'applique à coller aux attentes parentales...). A dire vrai, il y a 90 % de chances qu'il ne soit pas musicien non plus, ou qu'il décide de tout plaquer après 10 ans d'études acharnées.

Un enfant n'est pas un futur étudiant ou un travailleur en devenir que nous pouvons fantasmer. C'est un apprenant actuel, un chercheur de l'instant présent, doublé d'un révolutionnaire. 


Nous avons été formés, dans notre métier, pour nier tout cela. Nous avons appris à fabriquer des programmations, des progressions, des fiches de séquences, des fiches de séances, qui, toutes, se rédigent dans un même vocable - clinique et désincarné - que reprendra l'évaluation finale. Histoire d'avoir l'impression que la boucle est bouclée est que toute cette énergie (car il nous en coûte !!!) sert à quelque chose.

Je VOIS mes enfants, et je VOIS mes élèves. Et puis je VOIS les livrets d'évaluation qu'il est de mon devoir professionnel de remplir, et je pleure

Pas trop longtemps, allons ! ;-)

Voici mes deux petits pas pour l'année scolaire à venir :

1. Pas d'évaluations sommatives ( les contrôles notés, cela fait bien longtemps que j'y ai renoncé), mais il va bien falloir que je mène des évaluations formatives - évaluer est un devoir professionnel. 

Question à 1000 euros : pourquoi le parent sait-il toujours mieux que l'enseignant où en est l'enfant ? On ne passe pourtant jamais aucune évaluation, à la maison... ;-)

L'année prochaine, je veux dégager du temps, chaque jour, pour ralentir et être pleinement présente à mes élèves. Pour suivre des projets qui n'étaient pas inscrits sur ma fiche de prép', mais s'invitent à l'improviste. Pour rebondir sur une question inattendue, un centre d'intérêt naissant. Pour laisser l'enfant déambuler, voire s'ennuyer un tantinet - le nombre d'idées de génie qui naissent de l'ennui ! 

Ce n'est pas si facile que cela en à l'air, et cela va à l'encontre de tout le contrôle qu'on nous a appris à avoir sur les choses. La "maitresse" a peur de perdre sa classe, que les choses dégénèrent... Mais en tant que Maman, je me suis exercée à être présente et à suivre l'enfant, et j'ai maintenant quelques outils : l'écoute réelle, et la conviction que ce qui passionne l'enfant en ce moment est le plus beau sujet d'apprentissage possible.

Évidemment, la perspective de laisser des trous, nécessaires au vagabondage de l'esprit, dans mon cahier journal remplit de terreur la bonne élève que je suis. Mais j'ai confiance !! :-)

2. Je reformule. 

Imaginez cinq minutes : vous êtes parent depuis trois ans, et parent d'élève depuis trois mois. Vers Noël, un livret de plusieurs pages vous est remis, qui porte en gros le label d'EVALUATION. Vous êtes un peu surpris (oui, votre petit est vraiment petit...), mais vous faites confiance, n'est-ce pas ?

Et là, vous lisez le premier item :"Agir, s'exprimer, comprendre à travers les activités artistiques :
Choisir différents outils, médiums, supports en fonction d'un projet ou d'une consigne et les utiliser en adaptant son geste : En cours d'acquisition".
 

Il y a de quoi perdre le souffle, d'ailleurs vous l'avez perdu. Et dire qu'il y a, au premier trimestre de Petite section, des dizaines de formulations de ce genre qui s'enchainent sans espace !!

Je crois qu'à force de tremper dedans, nous, les enseignants, oublions à quel point un tel discours est VIOLENT

L'année prochaine, c'est décidé, je recours aux bulletins "à l'ancienne" : de grandes cases aérées, modestement intitulées ("Art", "Langage", "Sciences"...) et remplies à la main et en conscience : "ART : Paul a découvert beaucoup d'outils ce trimestre et affiche une préférence marquée pour la peinture. Il n'a pas encore choisi quelle main il préférait pour travailler, et exerce les deux indifféremment. Il s'initie au coloriage et a toujours beaucoup à dire sur ses dessins. Bravo !"

Le livret d'évaluation ? On le réserve aux collègues de l'année prochaine (qui de toute façon ne le liront pas...).

Allez, cette année à venir sera une bonne année... Pleine d'éclat, de perspicacité et de créativité enfantines... A suivre ! ;-)

28 commentaires:

  1. Le plus aberrant à mon sens c'est l'inatteignabilité des objectifs pour la grande majorité des enfants. J'ai jeté un œil aux objectifs de TPS, puisque mon loulou vient de fêter ses deux ans. Il doit à la fin de l'année, savoir dénombrer juste 3 (en faisant les gestes avec ses petites mains !), coller des mots-étiquettes sous des images (lecture globale, que j'ai en horreur), tracer des droites, sinosioides, des zigzags et j'en passe. Dès le début de l'année les consignes demandent d'entourer les réponses (nan mais faire un rond qui ferme c'est déjà un travail en soit, alors le faire autour d'un truc précis... c'est faire deux exercices en un, c'est ridiculement complexe). Et tous ces objectifs sont à nouveau au programme... en PS !!! Ce qui signifie donc qu'il est normal qu'ils ne soient pas acquis à la fin de l'année de TPS. Pourquoi les considérer comme des objectifs alors ? Autant dire dès la maternelle que l'objectif est de savoir appliquer pythagore et thalès ou rédiger une lettre de motivation pertinente, puisqu'il faudra l'apprendre à un moment donné. Et pendant des années balancer des bulletins d'école primaire "élève bien loin de pouvoir être embauché dans une entreprise, doit travailler plus pour arriver au niveau requis pour un poste de cadre". C'est ridicule et même si j'ai bien conscience que c’est stupide, ça parasite ce que j'attends de mon fils. Au lieu de m'émerveiller de ses progrès, je m'inquiète de ce qu'il ne sait pas encore. Je regrette d'avoir lu ces bêtises de l'Education Nationnale, car je n'arrive plus à me les sortir de la tête maintenant T_T

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    1. :-(
      Ma pauvre Lillune, je compatis...

      Je précise simplement que les objectifs que tu as lu ont été concoctées par l'enseignante elle-même (ça lui a pris du temps, et elle a souffert), car l'EN ne nous fournit rien à ce stade (la TPS ne rentre pas dans les programmes, en théorie, on ne devrait donc avoir aucune attente à ce stade...).
      Bref, cette maitresse a cru bien faire, elle s'est donné du mal, elle a fait du zèle, et elle fait du mal à sa relation aux enfants et aux parents.

      c'est ce que je dénonce : trop d'administratif = un beau désastre... :-(

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  2. Quel bonheur de vous lire, je suis orthophoniste (et maman depuis peu), le principe même des évaluations en maternelle m'a toujours laissée perplexe et les parents angoissent inutilement.
    Combien de "il est peut-être dyslexique alors?" j'ai pu entendre à propos d'enfants de 4 ans qui n'écrivaient pas encore en cursive ...
    Bref. Merci !
    Axelle

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  3. Je comprends de plus en plus le choix du unschooling! Bravo en tout cas pour ton investissement dans ton travail. Mais j'ai l'impression qu'un gros travail de communication t'attend... auprès des parents!

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    1. Bonjour Iloo !

      En maternelle, ça se passe très bien, les parents ne sont pas en attente d'évaluations. Il faut juste que je pose que nous ne ferons pas de "jolies choses fabriquées en série par l'ATSEM", mais ils le comprennent bien, en fait. Il suffit de communiquer !

      En élémentaire, c'est plus dur : les notes, les devoirs écrits... Bon, je fais des compromis, moi aussi. Il faut faire en fonction de chacun, et ces compromis sont différents d'une année sur l'autre, selon la classe...

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  4. Superbe article, ton passage sur les attentes m'a donné des frissons...c'est bien sûr criant de vérité, et le pire c'est qu'on a beau le savoir, la force de l'inconscient fait qu'on ne pourra probablement pas y échapper à 100%. Cela dit, l'observation et l'écoute que tu pratiques quotidiennement sont certainement tes meilleurs outils d'enseignante et de Maman !

    Cela faisait un moment que je n'avais pas commenté, mais je te lis toujours ! Une remise en question professionnelle m'a rendue moins disponible ces derniers temps mais les vacances approchant, j'essaie de me détendre :-) !
    J'ai beaucoup apprécié tous tes derniers articles, et j'ai hâte de te raconter la première rentrée de Soren à la Calandreta ! Le cartable est prêt, et il est pour l'instant très enthousiaste ;-) !

    A bientôt, bisous chez toi !

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    1. Ah, je pensais justement à toi, Boubou, le jour où tu as posté ce commentaire ! J'espère que tu t'installe dans ton nouveau rythme et que toutte ta petite famille va bien ! :-)

      Oui, je veux bien un retour sur la rentrée de ton fiston ! :-)

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  5. Ta réflexion est très intéressante.
    J'ai moi-même souffert toute ma scolarité de "tu peux mieux faire" . Je n'ai qu'une attente pour mes enfants : qu'elles soient heureuses.
    Nous avons choisi une école privée pour elles, qui prend plus de temps auprès de l'enfant. D'ailleurs pour le bilan : tout était positif concernant les filles et les maîtresses ont aussi signifié leur confiance pour l'année suivante.
    Nous n'avons pas oublié pendant ces vacances de revoir les apprentissages et de répondre aux multiples questions. Comme tu dis : les enfants ont soif d'apprendre.
    En tous cas, je te trouve très attentive et sensible face aux enfants et ça me touche beaucoup. Tu es une maîtresse formidable ... c'est sûr!
    Au plaisir de te lire.
    Elisabeth

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  6. Coucou Elsa !/
    Figure toi que je me pose les mêmes questions en ce moment.
    D'habitude en juillet mes pensées grouillent de milles projets pour lannee à venir et la rien ... J'y pense tous les jours et rien ne vient , un truc me chiffonne ... Et voilà que ce matin je me dis " mais je ne connais même pas les élèves , je devrais attendre de les rencontrer, de voir ce qui leur plait, ce qu'ils ont envie d'apprendre ... ".
    Depuis ça va mieux, je réfléchis à quels jeux fabriquer pour qu'on fasse connaissance en ce début d'année ( je suis dans le spécialisée mais qu'importe ^^).
    Du coup quand j'ai lu ton article ce soir je me suis sentie moins seule !
    Mon petit fait sa première rentrée et figure toi que je stresse !!!!
    Grosses pensées pour toi !

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  7. Bonjour Elsa,

    Quelles réflexions passionnantes... et questionnantes. Maman de trois petits loups dont deux scolarisés dans une école Freinet, je reçois très peu d'évaluations de la part de l'école en maternelle. Il n'y a pas de bulletins ni de feuilles d'objectifs. Juste des rendez-vous avec l'instit' à notre demande, qui nous fait part de ses observations, ou qui nous interpelle en cas de problème. Je dois dire qu'au début, je me sentais un peu frustrée, de ne pas pouvoir "quantifier" la progression de mes enfants, surtout par comparaison avec d'autres écoles plus classiques avec des "bulletins" dès la première maternelle, et des "objectifs" (savoir compter jusque X, écrire son prénom en cursive/imprimé, etc.), qui me paraissait pouvoir me donner une idée des activités et des progrès de mes enfants en classe.

    Mais effectivement, notre expérience en tant que parents, et la connaissance que nous avons de nos enfants valent toutes les évaluations, et je suis donc à présent convaincue de la non-utilité de ces "bulletins". Par contre, les échanges avec l'enseignant sont très riches pour pouvoir découvrir comment notre enfant évolue à l'école, comment est sa personnalité dans un milieu différent du cercle familial, et échanger sur ses intérêts/périodes sensibles du moment.

    L'absence d'objectifs explicités est également très soulageante, finalement, puisqu'effectivement, nous n'"attendons" rien de l'enfant, si ce n'est qu'il s'amuse et vive sa vie d'écolier sereinement. Cela me parle d'autant plus que mon aîné, très attiré depuis tout petit par les livres, a très peu dessiné pendant ses années de maternelle. Pas d'exercices de graphisme, pas de coloriage, très peu de dessins spontanés... mais beaucoup de lecture, de jeux logiques et de jeux extérieurs. Malgré tout, le peu qu'il faisait suffisait à rassurer ses institutrices, attentives, sur sa tenue du crayon et sa connaissance des lettres imprimées. Et puis, à son entrée en première primaire (CP), puisqu'il maitrisait déjà bien la lecture, il s'est focalisé sur le graphisme... et s'est mis à dessiner, dessiner, colorier, écrire, à l'école et à la maison, et a très vite progressé dans l'écriture cursive. C'était son "déclic" pour le graphisme, tout comme il avait eu son "déclic" pour la lecture en maternelle. Rythme plutôt atypique par rapport à ce qui est attendu dans la progression "classique", mais c'était son rythme, donc je suis heureuse que son école lui ait donné suffisamment de liberté pour pouvoir le vivre, ne lui ait pas imposé de travailler quelque chose qui ne lui parlait pas à ce moment là, et l'ait laissé s'épanouir dans ses intérêt du moment.

    (oups, trop long, je dois couper?)

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    1. (suite, donc)

      Son petit frère, bien qu'adorant les livres, est moins attiré par la lecture, et a vraiment des centres d'intérêts très différents. Il est dans le concret, dans le pratique, très présent dans le quotidien. Il est moyennement attiré par le graphisme, et bien qu'il aime beaucoup dessiner ou peindre, il n'en est pas encore à "représenter" des choses (en tout cas, pas des bonhommes... des longs traits représentant "le trajet de l'école à la maison", par contre, il en fait des kilomètres, tout commes des "monochromes" rouges ou noirs, ou bien de savants mélanges de couleurs à dominante finale brune). L'observer m'a appris à réfréner mes attentes, à arrêter de le comparer à son grand frère, et à prêter attention à toutes ces petites compétences pratiques qu'il maitrise si bien (mieux que son aîné... mais je compare encore, oups), certes moins impressionnantes que de reconnaître les lettres à 2 ans, mais pourtant tellement plus utiles dans le quotidien d'un enfant de maternelle en chemin vers l'autonomie.

      De voir déjà de telles différences d'évolution, au même âge, entre deux frères, je n'ose imaginer ce qu'il en est à l'intérieur d'une classe de 25 enfants de maternelle, dont l'écart d'âge est parfois de 12 mois entre le plus jeune et le plus vieux, et qui, pourtant, devraient donc "théoriquement" atteindre tous les mêmes objectifs d'apprentissage en fin d'année...

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    2. Merci Virginie, c'est passionnant. Voilà, ton témoignage illustre bien le fait que l'observation supplée LARGEMENT aux évaluations. L'observation ouvre à l'autre, nous apporte de ses progrès une connaissance objective. Une évaluation fait tout l'inverse. :-(

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  8. les évaluations...

    Il y a en effet souvent des décalages entre comment nous parents percevront l'enfant et comment il est vu par son enseignant. Si certains décalages, notamment les sous évaluations, semblent explicables (l'enfant n'exploite pas toutes ses capacités en classe ou autre), les surévaluations laissent perplexes. (Il a acquis cette compétence ? Sérieusement ? Aujourd'hui encore il ne sait pas faire. Mais...?...elle n'est pas attentive? Ou elle s'est trompée d'élève ?).

    Résultat je me surprends à penser malgré moi "telle prof est bien gentille, elle tient de beaux discours mais elle est un peu dans la lune". Bref, ça mine le rapport parents/prof. Ce qui est à la base une évaluation de l'élève par l'enseignant devient une évaluation de l'enseignant par le parent.

    Mes enfants sont aujourd'hui dans une école internationale. Il y a une fiche d'évaluation que je trouve top : l'enseignant explique une séance de travail avec l'enfant. C'est archi simple, par exemple, il regarde l'enfant faire un collier et interagis avec lui. Il détaille tout ça dans la fiche avec des photos. Il detaille ensuite certains points concernant l'attitude de l'enfant (du style : il est concentré, il est habile etc) et il met les compétences acquises en lien avec cette activité précise à un instant t dans la marge.

    J'aime beaucoup car déjà ça nous rassure sur le fait que l'enseignant interagit avec ses élèves (alors que l'évaluation qcm a tendance à nous donner l'impression du contraire). Ça nous permet aussi de voir comment se comporte notre enfant avec son enseignant. Et aussi d'avoir le regard et l'évaluation de l'enseignant en situation. Beaucoup plus facile d'accepter les évaluations "négatives" quand elles sont dans leur contexte. On se dit : ah oui effectivement ça il ne sait pas faire dans ce contexte là.

    Je crois que c'est une méthode d'évaluation qui a été développée en Australie.

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    1. Je complète mon message. Ce type d'évaluation s'appelle : learning story
      Il suffit de googler learning story example pour avoir plein de modèles.
      Vraiment vraiment génial comme évaluation d'un point de vue de parent ! C'est l'évaluation qu'on attend avec plaisir :-)

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    2. http://aussiechildcarenetwork.com.au/articles/childcare-programming/how-to-write-a-learning-story

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    3. Et la un exemple

      http://eclkc.ohs.acf.hhs.gov/hslc/tta-system/teaching/eecd/Domains%20of%20Child%20Development/Science/Josie'sDrip.pdf

      Quel parent ne serait pas aux anges de recevoir ça ?

      :-)

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    4. Waw, vraiment chouette! Par contre, ce qui m'intrigue, c'est le temps que ça doit prendre aux instituteurs de faire pareilles évaluations, dans une classe de 25 enfants...

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    5. En effet c'est un gros boulot. Dans l'école de mes enfants, ils sont 15/ classe et il y a 2 profs/classes (car école bilingue). On reçoit 2 bilans/ an, 1 de chaque prof. Donc chaque prof en fait 15/an en 2 fois, ça reste raisonnable.

      En faisant mes petites recherches sur cette méthode d'évaluation, j'ai vu qu'on peut aussi l'appliquer à un groupe d'enfants. Si un prof qui a 25 élèves le fait par groupe de 5 élèves, ça semble faisable. Mais bien-sûr ça reste du travail en plus (+ la formation à la technique qui se fait en plusieurs jours).

      J'ai découvert que c'est une méthode d'évaluation très populaire dans les pays anglophones. Il y a même des concours !

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    6. Passionnant, Anonyme, un grand merci ! Ces learning story sont au carrefour de plein de choses que je pratique déjà (l'album écho, documentation reggiane...), j'avoue que je me retrouve tout à fait dans cet outil ! Je vais creuser ça, merci !

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  9. Les évaluations sont faites pour les adultes, c'est eux qui sont perdus !
    Cette réflexion me parle beaucoup.

    En tant que parent d'élève, j'aimerais avoir plus d'échanges (plus long et plus nombreux) avec l'enseignante. Pas besoin d'une fiche !
    Avoir une idée de comment elle perçoit mes enfants, la qualité de leur relation, de la relation de mes enfants au groupe, les apprentissages qui les enthousiasment et ceux qui en les attirent pas...
    Car parfois, il y a de grandes différences entre l'école et la maison : mon aînée voulait apprendre à lire avec moi tous les jours, mais pas du tout à l'école, où elle plébiscitait avant tout les activités de groupes et les activités motrices.
    C'est d'ailleurs mon frein à me lancer dans l'IEF : les enfants se comportent différemment en fonction des adultes qui les entourent. Je ne voudrais pas "enfermer" mes filles dans une seule "version" d'elles-mêmes.

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  10. Egalement enseignante en pleine découverte du métier de maman depuis 19 mois, je dois dire que plus le temps passe, plus je vérifie ta première phrase. Je suis en plein bouleversement pour ma classe pour la rentrée, et il faut bien le dire, c'est lié à mon nouveau métier de maman. ;)

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  11. Pour moi, une grande part de vrai dans tout ça: les évals, les projections des parents faites sur les enfants, etc... Mais avoir des attentes pour ses enfants, est-ce vraiment un problème? Oui, j'attends de mes enfants qu'ils se lavent les mains avant de passer à table, qu'ils se comportent de manière socialement acceptable, qu'ils progressent et s'épanouissent... C'est pour cela que je leur lis des livres, que j'essaie de les ouvrir à la culture, à la nature, aux autres.... Eduquer, c'est avoir un tas d'attentes... pour l'enfant, pas pour soi...

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  12. Pour moi, une grande part de vrai dans tout ça: les évals, les projections des parents faites sur les enfants, etc... Mais avoir des attentes pour ses enfants, est-ce vraiment un problème? Oui, j'attends de mes enfants qu'ils se lavent les mains avant de passer à table, qu'ils se comportent de manière socialement acceptable, qu'ils progressent et s'épanouissent... C'est pour cela que je leur lis des livres, que j'essaie de les ouvrir à la culture, à la nature, aux autres.... Eduquer, c'est avoir un tas d'attentes... pour l'enfant, pas pour soi...

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    1. Bonjour, Clairelle !
      Oui, j'entends "attentes" au sens de "projections". Attendre de son enfant qu'il se lave les mains avant de passer à table n'entre pas ici en ligne de compte ! :-D

      Mais exemple tout frais : Antonin, au réveil, ronchonnait, et son père lui dit un truc du genre : "Mais qu'est-ce que tu as ?"
      Et moi, j'ai ouvert la bouche pour dire (j'ai même commencé à le dire) : "Mais enfin mon homme, tu sais bien qu'Antonin est toujours grognon le matin ! C'est comme ça depuis qu'il est bébé !". ALERTE !!!! : projection.

      Je me suis interrompue au beau milieu et j'ai fait écho à mon mari en regardant mon fils bien en face : "Oui, Antonin, qu'est-ce qui ne va pas ?"

      :-)

      Sauvée pour cette fois ! :-D

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  13. Bonjour et merci de partager toutes ces réflexions et expériences. Cela fait longtemps que je vous lis sans laisser de message ; aujourd'hui, je me lance. Moi aussi maman et maîtresse, je me suis toujours sentie en décalage avec les attentes institutionnelles qui me semblent absurdes et parfois même dangereuses car elles nous poussent à oublier l'essentiel : les enfants. Et le sentiment de devoir choisir entre être de "bonne élève" qui remplit consciencieusement ses fiches de prep et autres programmations et prendre le temps d'observer avant de décider (et devoir se justifier sans cesse car certains attendent de vous des notes, des évaluations, des objectifs précis) n'aide pas vraiment à aborder ce métier sereinement, d'autant que l'écart entre les discours et les attentes de l'Education nationale est parfois énorme.

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