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lundi 31 octobre 2016

Journal de nos jours : octobre 2016


Et bien ! Je pensais bloguer d'arrache-pied pendant les vacances, mais il semblerait que le temps me file entre les doigts. Comment Octobre peut-il être déjà terminé ? Comment la Nature peut-elle être aussi généreuse dans son déclin ? Comment mes enfants ont-ils pu prendre dix centimètres depuis le dernier pantalon acheté ? D'où me vient cette nouvelle ride entre les sourcils et où va le temps quand il est passé ? Telles sont les questions d'automne, qui n'ont pas de réponses... Ah, et aussi : Pourquoi mon chat me réveille-t-il toutes les nuits aux alentours de 3 heures du matin ? Il semble trouver que je dort trop... 😄

Le potager est en semi-dormance. Les salades, le fenouil et les choux y croissent lentement. Malgré mon soin à panacher les pieds, il n'a plus cette belle allure de patchwork qu'il revêt à la belle saison. Le poêle a repris du service - certain jour, il flambe juste pour le plaisir car il est rare que la température descende sous les 18°C dans la maison... pour le moment. L'air est humide et doux - pas d'autre vent que celui généré par les grandes feuilles de figuiers qui tombent lourdement.

Ce soir, c'est Halloween. J'espère pouvoir en parler plus longuement - j'ai prévu de le faire !  C'est le moment où l'année se retourne comme un gant. La nuit prend ses quartiers - et l'envie d'hiberner... ah.

Juste avant d'entrer dans le bas automne, je me retourne sur le mois écoulé... plutôt dense, en vérité ! 😄

Vendredi 7 octobre


Je reprends une idée de 1, 2, 3, dans ma classe à moi et concocte pour mes élèves une invitation reggiane inspirée de l’œuvre de Michael Grab. Il s'agit d'un atelier proposé librement, l'après-midi après la sieste, et les enfants sont nombreux à venir s'installer à cette table pour manipuler... Un petit garçon, en particulier, se montre particulièrement minutieux et patient... Sûr que lui aussi dialogue avec les pierres, je suis très admirative de son travail ! 💙


Voici un autre atelier qui a beaucoup intéressé mes élèves tout au long du mois d'octobre. La bouteille est sectionnée, elle n'a donc plus de fond ; de sorte que lorsque l'enfant a transvasé tous les pompons, il n'a qu'à la soulever pour les récupérer, les remettre dans la barquette (à l'aide de la cuillère si possible) et recommencer.


Et le week-end commence, à la maison, par le nettoyage du terrarium des phasmes... J'en fais l'élevage dans ma classe, et mes enfants pourront en profiter à chaque congé, du coup ! Je ne sais pas qui, de mes élèves ou de mes enfants, sont les plus fans... Jamais bestioles n'auront été autant choyées !!

Lundi 10 octobre

C'est reparti pour une nouvelle semaine... Je suis toujours sans ATSEM et n'ayant pas pu travailler pendant les vacances (durant lesquelles je ne savais pas quelle classe j'aurai ni si j'en aurai une), je fonctionne un peu "à vue", ce qui me déplaît fort. La fatigue s'installe...


Nous débutons une séquence sur le geste graphique, et voici la course de l'index ! De simples pailles agrafées sur une feuille A4 constituent un matériel très attractif. Avant des rendre dans l'espace peinture tracer de grandes lignes droites à l'aide d'un rouleau, les enfants se remettent le sens du tracé dans le doigts en suivant le chemin des pailles. C'est lisse, ça glisse, ils adorent, et le temps de préparation - comme le coût de revient - est à peu près nul... 😄 Et au passage, on apprend à isoler les doigts et à les nommer.

Vendredi 14 octobre :


L'inspecteur m'avait donné la date d'aujourd'hui comme date limite pour mon inspection, et il n'est pas venu. Plusieurs semaines que je suis sous pression - à chaque seconde, j'ai l'impression que la porte va s'ouvrir et qu'il va apparaître... L'attente est insupportable...

Je suis bien contente d'être en week-end, même si je sais d'avance à quoi il va ressembler. Demain : pas de réveil à 5h30, c'est la fête !

(Et en photo, l'idéal blox, un des jeux favoris de mes petits élèves)

Dimanche 16 octobre :


Donc, je travaille pendant que mon homme promène les enfants pour que je puisse avoir un peu de calme. 💙 Ils ont l'air bien, hein ? 

Ah, il y a une chose qui me pèse dans le fait d'exercer un métier à l'extérieur : c'est de n'avoir, en semaine, qu'une demi-heure par jour que je puisse passer dehors. Et encore, est-ce dans une cour de récréation... Allez, maintenant, j'arrête de râler et je bosse. 😄

Lundi 17 octobre :


Dernière ligne droite ! :-)

Dans trois jours, nous aurons tiré un cinquième de l'année scolaire... Et voilà : aujourd'hui une ATSEM a été embauchée par la mairie pour travailler dans ma classe. Dès ce premier jour de travail en duo, je ressent un bénéfice énorme en terme de fatigue, ouf !

(Vous ai-je dit que cette école était merveilleuse et regorgeait de matériel incroyable ?)

Mardi 18 octobre :


Voici le type d'invitation que mes élèves trouvent lors du moment de l’accueil. Sur la photo, il manque les pinces, que j'avais oubliées, mais j'en dispose toujours quatre ou cinq sur la table. Ce qui intrigue les enfants, c'est que tous les bouchons ne rentrent pas dans les goulots... Il faut donc faire des prédictions, ou procéder par essais et erreurs. La plupart des bouteilles sont aussi percées d'un trou sur le flanc, cela permet de multiplier les tentatives. Et le plus drôle : quand une bouteille est pleine, et qu'on la soulève... les bouchons ne tombent pas ! Non ! Ils sont enchevêtrés et il faut secouer longtemps pour en décoincer un qui entraîne tous les autres... Et sinon, transvaser à la pince, faire des correspondances terme à terme (un bouchon dans chaque alvéole de boite d’œufs) ou plonger ses mains dans le bac plein plaît beaucoup aussi... L'intérêt, dans ce type d'atelier, c'est que l'enfant en use comme il veut. Proposons des matériaux que nous jugeons intéressants, même si nous ne savons pas quoi en faire ! L'enfant, lui, saura ! 😊

Dimanche 23 octobre :


Les vacances sont déjà entamées, et se déroulent sans heurts, à l'image de ces routes en kaplas qu'Antonin aime construire dans toute la maison... 😊

Jeudi 27 octobre :


Allez, on part en Ardèche pour deux jours ! Mon homme et moi avons trop de travail pour prendre de véritables vacances cette fois, mais nous avons tout de même organisé un petit week-end anticipé en famille... Ce sera court et pas loin, mais ce sera bien ! 😊

(Sur la photo, des modèles de mosaïques Melissa & Dough. Les formes elles-mêmes, plus épaisses que celles vendues avec ces planches, ont été achetées séparément en gros baril - je ne sais plus la marque...)

Bonjour, novembre ! 😊

mercredi 26 octobre 2016

Alphabet personnalisé


Antonin est entré dans une nouvelle phase : il s'attaque spontanément à la lecture de ses albums - du moins, quelques extraits. La phase d'apprentissage du code stricto sensu s'achève. Le Damoiseau a mis suffisamment d'ordre dans sa tête pour identifier les phonèmes les plus courants sans trop hésitation - et en cas d'hésitation, il sait s'appuyer sur le contexte pour en déduire le mot à déchiffrer. Voilà : ce sont les premiers pas dans la dernière phase, celle de la lecture dite "courante". Pour le moment, c'est encore un peu haché, mais le jour est proche où je pourrai dire (fièrement) : "Mon petit garçon sait lire !" 😄

Et la Damoiselle ? Laissez-moi vous conter une anecdote. L'autre jour, nous sommes allés nous promener à Grenoble en famille. Dans le train du retour, nous trouvons à nous caser dans ces places qui vont par quatre, vous savez ? Un siège est déjà pris par une dame côté fenêtre, et Louiselle s'installe en face d'elle. Soudain la Damoiselle se penche vers l'extérieur - nous sommes nez à nez avec un autre TER, et commence : ""NO - I - GUÉRE...". Elle est en train de déchiffrer l'inscription sur le train d'en face - j'ai l'habitude, la Damoiselle est en plein dans sa période sensible de la bouteille de lait... 😊 Je rappelle rapidement : "Oui, mais on lit toujours de gauche à droite, il faut partir de l'autre côté du mot". - "Ah, dit Louiselle, qui reprend derchef : RÉ - GUI - ON, RÉGION ! C'est un train qui roule dans la région !"

Juste avant de zapper cette scène, encore une fois si commune, je m'aperçois qu'elle a eu un témoin. J'ai cru que la mâchoire de la dame allait tomber par terre : je pense que la Damoiselle de 4 ans lui a fait l'effet d'un monstre de foire ! 😄

Et pourtant, l'autre jour, alors que Louiselle s'exerçait au traitement de texte (une activité très appréciée ici depuis longtemps !), j'ai remarqué qu'elle hésitait beaucoup. Elle voulait encoder des mots, et ne cessait de demander à son frère : "Où est le "N" ? Où est le "P" ?". J'étais occupé à autre chose, et n'ai pas pu observer la chose finement. Éprouvait-elle des difficultés à reconnaître les lettres ou seulement à les localiser sur le clavier ? Était-elle fatiguée ce jour-là, ou mélange-t-elle ses pinceaux ? Peut-être avait-elle simplement envie d'un peu de compagnie et essayait d'attirer son frère à elle... ?


Louiselle est une cadette. C'est à dire que je dois lui proposer à peu près deux fois moins d'activités que son frère au même âge - arg, je suis une mère indigne. Alors, puisqu'aujourd'hui, il pleut fort, j'ai lui ai concocté une petite activité sur mesure (idée prise ICI), histoire de manipuler un peu les lettres de l'alphabet. Et bien sûr, Antonin a eu droit à sa version aussi !


Puisque nous en sommes là, j'en profite pour refaire un point sur la notion de fiches, qui a suscité quelques questions dans les commentaires d'un article récent :

- Je ne suis pas contre les fiches (= activités sur papier). Dans certains cas, elles s'imposent, comme en graphisme. Ben oui, on écrit principalement sur du papier. OK. 😊

- Une fiche proposée dans un cadre scolaire doit être proposée au terme d'une séquence d'apprentissage. Par exemple, après avoir passé 15 jours à manipuler des blocs logiques à travers de multiples petits jeux, mes élèves ont colorié une fiche, qui a permis de garder une trace des acquis. A l'inverse, lorsque ma fille me rapporte quatre fiches par semaine d'école, j'en déduis qu'il n'y a pas, en classe, de séquence de manipulation en amont - les temps d'ateliers de la semaine sont tous, ou presque, passés sur table. Et ça, c'est nul et non avenu. Ce n'est pas en noircissant du papier que l'enfant apprend. Il serait plus profitable de le laisser jouer en récréation pendant ce temps-là, par exemple : il y apprendrait plus de choses.

- Une bonne fiche doit faire travailler les mains comme la tête. L'idéal, c'est que la tâche demandée demande à l'enfant d'articuler plusieurs actions, qu'il y passe du temps (éventuellement sur plusieurs jours). C'est le cas ici : l'enfant cherche les "mêmes" lettres dans des magazines et des brochures publicitaires. Une fois qu'il les a identifié, il les découpe. Puis il les colle. Au bon endroit. A la fin de l'exercice, mes enfants ont voulu utiliser mon correcteur blanc (qui les fascine et dont l'utilisation nécessite un exercice des doigts particulier) pour effacer les lettres des modèles qui dépassaient parfois des caractères collés. La motricité fine est largement sollicitée, et tant mieux : l'enfant apprend avec ses mains !

- Enfin, une fiche ne devrait jamais être un travail "autonome", sur laquelle on colle un groupe pour pouvoir s'occuper d'un autre. Bon, ça, je vous l'accorde, dans la réalité concrète d'une classe, c'est difficile. 😊 L'activité du jour prend tout son sens du fait de l'étayage : en réalisant sa recherche, l'enfant commente : "Tiens, ça c'est un A, comme arrosoir, regarde, là c'est un arrosoir !". L'adulte l'écoute et rebondit éventuellement : "Oui, le mot arrosoir commence par un A..." Les acquis qui ne construisent à travers ce type de dialogues tout bêtes sont vraiment considérables ! 😊


S'ils vous intéressent, les supports du jour sont à télécharger ICI en capitales, et ICI en cursive. 

Bonne fin de semaine ! Pour nous, nous partons enfin un peu, youpi ! 😊

Édit, une heure plus tard : Les enfant ont demandé à plastifier ("Tout seuuuuuls !") leurs travaux "pour les garder toujours"... Bon, décidément, je crois que cela leur a plu ! 😄

vendredi 21 octobre 2016

On a toujours besoin d'une cordelette chez soi


Les cordelettes sont l'exemple-type du matériel "open-ended", ouverts aux possibles.


Vous cherchez des rênes pour le cheval à bascule, des ficelles pour les rideaux du théâtre des marionnettes, une poignée pour votre sac, des bordures pour la route des petites voitures, un diadème de fée ou d'un fil à mobile ? Hop, une p'tite cordelette fera l'affaire. Surtout si ses couleurs sont choisies, et sa matière, naturelle.

Il y a des dizaines de manière de faire une cordelette : au crochet, au tricot, en macramé... Mais le tutoriel suivant a le mérite d'être adapté aux plus jeunes... Je vais même l'enseigner à mes petits élèves !

 
Pour fabriquer une cordelette (dès 3 ans) :

Choisir trois ou quatre couleurs de laine et en couper des segments d'égale longueur (d'un ou deux mètres selon l'utilisation... Encore que le dernier projet de Louiselle soit de fabriquer une corde à sauter, il va en falloir beaucoup plus !). Les attacher quelque part (à une poignée de porte, un pied de table...) et tournicoter. Toujours dans le même sens, et sans jamais lâcher - sans quoi tout serait à recommencer.


Lorsque la torsion semble serrée, plier la torsade en deux en ramenant l'extrémité que l'on a entre les doigts à celle qui est fixée (chez nous, à un clou). Maintenir solidement tous les brins, couper au niveau du nœud de manière à dégager le travail. Nouer solidement les deux extrémités.

Vous obtenez alors un cordon tout entortillé, comme cela :


Il ne reste plus qu'à lisser l'ensemble, entre les doigts, de haut en bas, plusieurs fois. On pince la corde à la base...


... et on lisse jusqu'au bout.


Après plusieurs passages la cordelette est terminée ! 😊


L'exercice plaît beaucoup à mes enfants - qui y ont passé toute leur soirée d'hier, et nouent depuis leurs productions un peu partout dans la maison. Je suis heureuse quant à moi de pouvoir enfin proposer des activités artisanales, qui musclent la main tout en développant le sens esthétique, la créativité, l'autonomie et la patience... Voilà le type d'occupations qui compenseront, j'espère, les VINGT-QUATRE FICHES rapportées par ma fille de moyenne section mardi dernier (oui, je les ai comptées...)... Tout le "travail" de sa période, misère ! 

Réaliser quelque chose de ses mains est une activité autrement formatrice. J'aime voir la fierté de mes enfants quand ils réalisent quelque chose tout seuls, depuis le choix des couleurs initiales, jusqu'à celui de l'utilisation du produit fini, en passant par toutes les étapes d'une réalisation complexe - résolution de problème, attention à ses sensations et à ses goûts, persévérance...  A quel point leurs cerveaux sont plus alertes alors, que lorsqu'ils sont penchés sur des fiches !!

Je dis souvent que les pratiques de classe souffrent d'un paradoxe : les tout-petits passent leur temps à "bricoler " (les mains guidées par celles des adultes) des productions dont la réalisation est hors de leur portée. Pire, l'idée même d'obtenir tel produit fini dépasse parfois leur entendement... A l'inverse, dès l'entrée en CP, il n'est plus question de pratiquer ces "activités de bébé"... alors qu'elles prennent, justement à cet âge, tout leur sens !


Alors, pendant les vacances, on rétablit l'équilibre à la maison... 😄

dimanche 16 octobre 2016

Saison mortelle

Cet article a été écrit un soir de vague à l'âme et de grande fatigue, où il m'est apparu que le fait de travailler me dépossédait de ma vie. Je ne parle pas de la nature de mon travail, qui me passionne, mais du simple fait de travailler. Travailler est aliénant. Bien sûr. 

Après une bonne nuit de sommeil, à la relecture, il m'a semblé que je n'avais pas réussi à exprimer ce que j'avais voulu, et j'ai donc supprimé ce post. Vous avez été nombreuses à réclamer sa réédition, je m'incline donc. 😊 Merci à toutes, et qui que vous soyez, prenez cet article comme il est : imparfait. En même temps, si je visais la perfection, je n'aurais jamais rien publié... 😄


C'est assez frappant. Où que j'aille, quoi que je fasse, et surtout depuis que j'ai repris le travail – et donc une « vie sociale normale », n'est-ce pas - je n'entends personne qui parle de l'essentiel.


Par exemple : nous sommes en automne. Et l'automne arbore certaines couleurs. Du genre vibrantes. Surtout cette année, peut-être. Mais il semblerait que cela ne soit pas un sujet de conversation usuel. Personne ne dit : « Oh, la dernière promenade que j'ai faite était haute en couleurs ! ». Personne ne s'exclame : « Ouah, quelle beauté, j'ai été halluciné dans ma voiture ce matin sur le chemin pour venir ! ». Personne ne se poste sous un arbre, le nez au vent – pas devant témoins, en tous cas. Personne ne parle du temps ressenti – je veux dire, pour en parler vraiment, et non pour s'en plaindre…


Vous me direz : bien sûr. Cela n'est pas une conversation, ça. L'automne.


« Bonjour. Ah, les joies de la saison, n'est-ce pas ? La lumière et l'essence de nos moments en famille. Les feuilles rouges, jaunes et orangées, qui nous secouent l'âme gentiment en nous parlant de la mort-pour-de-faux. Les questions cruellement candides de l'enfant qui nous remuent les méninges-pour-de-vrai. Et les champs rasés à perte de vue, qui n'évoquent plus la luxuriance de l'été, mais dégorgent de racines noires, de rhizomes agonisants, de terre grasse, humide et collante, voire d'herbes folles et un peu sèches sous les derniers rayons. Que c'est beau, d'ailleurs, cette sécheresse et cette humidité liées, vous ne trouvez pas ?  » – Pourquoi n'est-il pas possible d'en parler ainsi entre collègues, à la pause de 13h, par dessus notre café ? L'attention à la beauté du temps qui passe est-il l'apanage des gens qui ne travaillent que pour eux mêmes ?


L'automne est peut-être ma saison préférée. La lumière y est si riche et les couleurs si profondes et vivantes... Mais depuis deux ans, c'est à travers un voile que je vois la lueur de l'aube, ou celle de la fin d'après-midi, rasante, caractéristique, et je regrette de ne pouvoir prendre le temps de l'observer vraiment, prise dans l'effervescence de mon emploi du temps déjà lancé vers je ne sais quoi… Cette minute magique, juste avant que le soleil dépasse l'horizon, et celui du moment précis où il va disparaître, m'échappe de plus en plus souvent. A ce moment-là, j'ai autre chose à faire. Comme tout le monde. Mais enfin : « tout le monde » ne voit-il pas qu'il rate chaque jour l'essentiel ?


Pour qui prend le temps de regarder, les choses sont claires, comme le reflet net des feuilles brunes, prises dans le courant glacé et mouvant de la rivière transparente. Ainsi de notre vie, oui, qui glisse et polit les galets des ruisseaux, goutte trépidante après goutte trépidante. Peut-être est-ce, d'ailleurs, exactement la raison pour laquelle on n'en parle pas à la pause café... 😊

dimanche 9 octobre 2016

Trois cosmétiques naturels pour Mamans pressées


Hihi, voilà que je déroge complètement à ma "ligne éditoriale", n'est-ce pas ? 😄

Encore que... Prendre soin de soi, en tant que femme, est un acte de bienveillance envers sa famille dans son ensemble - bien que je sache n'être pas la seule, ici-bas, à faire passer cette bienveillance-là après toutes les autres...

Et prendre soin soin de soi en élaborant soi-même ses cosmétiques naturels, c'est aussi une auto-éducation. Il s'agit d'apprendre des gestes qui nous ont rarement été transmis, mais que nous transmettrons, nous, sans doute ! Ici, mes enfants se débarbouillent à l'eau de camomille, (non sans s'extasier : "Ah !! Ça sent bon !!") et il n'est pas rare qu'ils me réclament d'appliquer une petite huile sur leur peau et leur cuir chevelu. Lorsqu'ils seront adultes, je serai fière de leur transmettre mes petites recettes de potions magiques, écologiques et économiques dont j'élabore dès maintenant le secret... 😉

Avant d'être Maman, j'aimais fabriquer mes cosmétiques maison, et je m'étais même lancée dans des tentatives (plus ou moins convaincantes) d'émulsion. Plus de cela aujourd'hui : le temps me manque. Mais je découvre qu'on peut élaborer des produits merveilleux en quelques minutes chrono. Les trois recettes ci-après sont bluffantes d'efficacité : ne les comparez surtout pas aux produits du commerce (composé à 90%... d'eau !!??), car les "grandes" marques perdraient illico de leur prestige... D'autant que les produits élaborés à la maison ne coûtent vraiment pas chers. Pour moi, j'achète chez Aroma-zone les ingrédients un peu exotiques (et les autres) car le rapport qualité/prix est imbattable. Le conditionnement en "dosettes" de 10 ml permet d'acquérir des substances précieuses pour un prix modique, car de toute façon, il en faut généralement si peu pour une recette !! Les liens ci-après ne sont pas affiliés, je n'ai aucune part dans cette boutique, mais je suis fan de ce site - qui n'est pas simplement un site de vente, mais aussi une source d'informations inépuisable sur les divers végétaux, et une mine de recettes cosmétiques !!

Voici donc mes trois recettes magiques du moment. N'hésitez pas à partager les vôtres ! 😊


Crème visage, cou et contour des yeux (hydratante, lissante, purifiante)

Mesurez 15 ml de gel d'aloe vera bio et versez dans un récipient (j'utilise quant à moi des petits pots de récup').

Ajoutez 20 gouttes d'actif "algo-zinc" et 1 cuillère à café d'huile végétale au choix (sésame, argan, amande...). Mélangez bien entre chaque ajout.

Se conserve une semaine au réfrigérateur

Attention : certaines huiles végétales (monoï, coco...) peuvent se figer au froid, formant ainsi des gouttelettes blanchâtres en suspension dans le produit. Travaillez quelques secondes la préparation dans votre paume avant de l'appliquer afin de faire fondre ces agglomérats.



Sérum à tout faire (régénérant, stimulant, hydratant, purifiant)

La recette n'est pas de moi, elle vient de là.

Dans un flacon opaque (de récupération, pour moi), mélangez 10 ml d'huile d'argousier, 10 ml d'huile d'onagre, 10 ml d'huile d'argan, 10 gouttes de vitamine E et 15 gouttes d'huile essentielle de bois de Hô. 

Je l'applique le matin avant ma "crème hydratante" à l'aloe vera (ou une simple goutte de gel d'aloe vera pur si je n'ai pas eu le temps de fabriquer ma crème), et le soir seul, après nettoyage de ma peau. C'est une merveille ! La recette permet un gros mois d'utilisation bi-quotidienne.


Masque capillaire ayurvédique au miel et à l'orange (hydratant et régénérant)

Diluez 1/2 cuillère à café de miel avec 3 cuillères à soupe de crème fraîche dans un bol.

Incorporez 1 cuillère à café de poudre de brahmi et 1 cuillère à café de poudre d'orange et mélangez bien.

Laissez reposer la préparation cinq minutes avant de l'utiliser.

Appliquez sur cheveux sec et laisser poser une demi-heure à une heure avant de rincer et de procéder au lavage habituel.

La gaine est réparée, l'effet "volume" et "brillance" est spectaculaire. Et les pointes sont toutes douces !!

L'intégralité du masque doit être utilisé le jour-même ; cette recette ne se conserve pas. Néanmoins, avec 15g de poudre de brahmi et 15g de poudre d'orange (aux prix modiques), vous avez de quoi vous offrir ce masque luxueux toutes les semaines pendant une saison entière

Prenez-soin de vous ! 😊