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mardi 22 décembre 2015

Fête de l'hiver - 2015

Voici notre fête du solstice en image, dédié comme l'année dernière, selon le vœu des enfants, au "goûter des doudous"... Au programme :

- La suspension d'une guirlande d'épicéa frais soutenant nos chaussettes de Noël au-dessus de la porte du jardin :


- La réalisation de sablés de Noël, fortement inspirés de cette recette-là :





- La préparation du menu complet :


- Une grosse régalade pour les peluches :




- La découverte de deux petits cadeaux - à la grande surprise des enfants, qui avaient oublié qu'ils en recevaient lors de nos fêtes des saisons ! :-D


Il s'agit de deux très bons jeux de société, aussi différents l'un de l'autre qu'on puisse l'être - l'analogie de leurs noms est totalement fortuite.

(Michloé, si tu me lis : tu vois, le moment est arrivé !
Un grand merci pour ta participation directe à notre petite fête !)
;-)

- L'installation des bougies de rigueur pour célébrer la nuit la plus longue de l'année :


Les enfants ont vécu cette journée dans un enivrement complet qui fait plaisir à voir. Ils savent que Noël approchent, et cette année, ils l'attendent, ils l'attendent ... !! Au point de se mettre à chanter et à danser de joie toutes les cinq minutes. :-)

Que la paix de l'hiver et ses promesses de renouveau emplissent vos foyers de joie ! ;-)

Et vous, avez-vous fêté le solstice ? Comment ? :-)

samedi 19 décembre 2015

Un appel



Il y a une semaine, j'apprenais la maladie de "la Puce", cadette blondinette de l’École des Amours, à laquelle je me suis tant attachée au fil des années...

Ma vie n'est plus vraiment la même depuis, j'essaie de m'extraire de l'horrible sentiment d'injustice qui me saisit pour me tourner vers des pensées plus productives... Croyez-le ou non, mais dans cette tourmente, c'est cette fillette de 5 ans et sa merveilleuse famille qui me montrent le chemin : la Maman qui m'écrit réussit à ponctuer son mail de petits rires et de pensées pour Autrui - je suis époustouflée par tant de force et de gentillesse...

Je voulais aujourd'hui relayer cet appel d'une autre amie blogueuse :

Si chacun de nous pouvait contribuer à stimuler, chez cette enfant, un état d'esprit le plus positif possible, ou pour le moins serein, je suis sûre que cela optimiserait le traitement. Ce serait magnifique qu'elle puisse, ainsi que sa grande sœur, recevoir des lettres et des dessins du monde entier - rien de bien sorcier, mais un peu d'énergie vraie venue du fond du cœur d'inconnus qui pensent à elles de l'autre bout de la planète... 

Ajout du 20 décembre :

Sicosico me précise qu'elle redoute un peu l'envoi massif de petites surprises et qu'elle ne souhaite pas que ses filles soit débordées de cadeaux... A la réflexion, je la comprends ! Alors que je m’apprêtais à acheter quelques babioles pour ses filles, je change mon fusil d'épaule et je lui envoie l'argent directement par Paypal. Ce n'est pas grand chose, mais ça servira peut-être à payer un médicament (les anti-vomitifs coûtent très chers et ne sont pas remboursés) ou à contribuer à la cagnotte "Parc de Loisir" qui ferait si plaisir aux petites... Sachant que le Papa des filles a cessé son activité professionnelle pour s'occuper d'elles, je crois que c'est décidément une manière plus efficace d'aider...

Bien sûr, la petite lettre et les photos qui étaient initialement prévus sont toujours de mise - et en plus, ça ne me coûtera pas grand chose en frais de port, si je n'y joins pas d'objets...

Family and co se propose de relayer votre démarche, mais je peux aussi vous fournir l'adresse postale et/ou Paypal de cette famille si vous m'en faites la demande (écrivez-moi à ouestucoquelipop@gmail.com)... De tout cœur, merci d'avance... pour ces enfants, mais aussi pour moi !!!

vendredi 18 décembre 2015

{Ce moment}

{Ce moment}  ~  Un rituel du vendredi instauré par Soulemama. Une simple photo - sans légende - qui tente de retenir un moment de la semaine. Un moment spécial, insolite - ou très ordinaire. Un moment que j'aimerais étirer, savourer et dont j'aimerais me souvenir. Si vous souhaitez faire de même et partager votre "moment", laissez-en le lien dans les commentaires !
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jeudi 17 décembre 2015

Waldorf Christmas


Voilà, ça me reprend. A chaque changement de saison, je suis prise d'une crise "waldorf-steinerienne", et bien que, certains jours, l'aspect suranné et guindé de cette pédagogie me donne tout simplement envie de pouffer sous cape, elle exerce sur moi, à travers le temps, un attrait indéniable. C'est irrésistible. Et je me dis pour ma défense que cette pensée est comme toutes les autres, vivante, et que c'est à nous de l'écrire aujourd'hui et de décider de ce qu'elle devient. 

Soit : quelque chose d'assez chouette, en fait. Un peu de simplicité dans un monde complexe. :-)


Et voyez : parfois, ce qu'on croit connaitre par cœur nous saisit sous un jour nouveau et c'est la claque. Une phrase, une thèse, qu'on croyait avoir mâché et remâché dans tous les sens nous saisit soudain, et notre vie quotidienne s'en trouve bouleversée. 

Ça vous arrive aussi, ou alors est-ce moi qui suis parfois un peu dure de la feuille ? :-D


Voilà l'histoire :

Cela fait des années que je m'empêche de faire quelque chose de mes mains. D'abord pour des questions de sécurité et d'efficacité - et bien sûr, parce qu'en devenant Maman, mon temps de "loisir" s'est restreint comme peau de chagrin.

Mais VRAIE nature de la VRAIE raison est toute de bien-pensance pédagogique - allons, vous me connaissez et cela ne vous étonne pas ! ;-)

Dès la naissance de mes enfants, en les observant, j'ai constaté qu'ils étaient engagés dans un travail crucial, vital, d'autant plus déterminant que le résultat de leur action n'avait pour eux aucun sens. Ce qui comptait, c'était l'activité elle-même. Cette révélation, dont j'ai souvent parlé je crois, fut une véritable leçon de Zen - la plus belle que je reçus jamais. J'en fut tellement bouleversée que je m'attachais à essayer de faire comme eux, avec eux, et tentais de vivre le moment présent pour lui-même, sans me soucier du but poursuivi - d'autant que, généralement, il n'y en avait aucun.

La conséquence, en pédagogie, est immédiate : exit les petits bricolages, pourtant prisés en crèche et dans les classes maternelles, où on propose à l'enfant de construire "quelque chose" (et, tant qu'à faire, "quelque chose" qu'il n'a pas choisi et dont les étapes de construction sont rigoureusement imposées). Depuis que je suis Maman, je me dis que le monde est mal fait : tant que l'enfant n'a pas 5-6 ans, on s'acharne à lui faire fabriquer des trucs alors qu'il a juste besoin d'expérimenter. Après cet âge, par contre, on ne parle plus que d'abstraction et les travaux manuels sont considérés comme puérils... alors que c'est le moment où ils prendraient tout leur sens...

Ici, c'est très chouette, Antonin entre dans cet âge fatidique et se met à aimer réaliser selon un plan qu'il a lui-même établi ou qu'il a lui-même décidé de suivre... Je me régale, mais ceci sera le sujet d'un autre article ! ;-)


La claque dont je vous parlais plus haut, la voici. Alors que je surfais sur le Net à la recherche d'idées de gouters sains, je tombe sur cet article. Et bla-bla-bla, oui d'accord, et bla et bla, oui, on connait, et ça ne répond pas du tout à ce que je cherche, donc... Je m'apprête à fermer la fenêtre lorsque le paragraphe 12 me saute dans les yeux - je le traduis ici :

"Dans les écoles maternelles Waldorf, les enseignants ne s’assoient pas à côté des enfants pour jouer avec eux ; mais ils mènent leurs propre tâches, dont les enfants s'inspirent pour leurs jeux. Entrez dans nos classes : vous verrez les enseignants balayer, cuisiner, scier, entretenir le potager, soigner les animaux, couper du bois, selon le projet de chaque école. De même, en tant parent, lorsque votre enfant vit une "expiration"*, n'hésitez pas à faire votre travail. C'est ainsi que vous permettrez à vos enfants de faire le leur à vos côtés - leur travail à eux étant leur propre jeu."

(N. B. : Une phase d'expiration désigne un moment d'action parfois débridé où l'enfant a besoin d'agir par lui-même. Les inspirations sont caractérisées par un besoin intense de l'attention de l'adulte. C'est un concept nodal de la pédagogie Waldorf : si les besoins d'attention sont respectés et pleinement "remplis" (concept proche du "réservoir d'amour" chez Filliozat), les moments d'expansion, d'excitation, se dérouleront harmonieusement.)

Bon. Pour ceux qui connaissent cette pédagogie, rien de bien  nouveau, n'est-ce pas ? Et bien sûr, aucun d'entre nous, en tant que parent, ne se prive de balayer ou de cuisiner devant ses enfants - comment le pourrait-on ? Pourtant, ce petit bout de lecture-là m'a fait l'effet d'un électrochoc.

Il faut dire que le matin même j'avais été prise d'une envie de modeler au papier mâché - et puis, m'étais-je dis aussitôt, non, le papier mâché, c'est trop complexe. Je ne vais rien donner à voir à mes enfants qu'ils ne puissent s'approprier. Au pire, cela ne leur apportera rien, au mieux cela leur fera envie alors qu'ils n'ont pas la dextérité nécessaire - oublions.


La lecture de cet article m'a aidée à sauter le pas - j'ai pas mal perdu la main, mais le plaisir est intact. J'ai confectionné une pointe de sapin en forme de personnage, dans lequel j'ai condensé plusieurs figures qui me sont chères. Cela m'a pris du temps - à raison de quelques minutes par jour, mais sur plus de deux semaines. J'ai travaillé sur un coin de table, entre deux tâches, toujours à proximité de mes enfants. Ils ont été interpellés, m'ont questionnée, m'ont conseillée - m'ont ignorée souvent, aussi. J'ai décrit mon travail, j'ai essayé d'expliquer mes motivations et mes choix lorsqu'on me les demandait. Ils m'ont vu tâtonner, me tromper, recommencer. Ils m'ont vue engagée dans un processus de création - si humble soit-il. Ils ont vu l'objet naitre de rien sous mes doigts, et ils le voient à présent dans sa fonction finale, ornement suprême sur la plus haute branche de notre sapin de Noël. A aucun moment ils n'ont manifesté l'envie de travailler le papier mâché (peut-être sentaient-ils que cela n'était pas à leur portée ?), mais lors de la phase "peinture", Louiselle m'a réclamé de peindre, elle aussi... une fois.


C'était très agréable, d'ailleurs, cette séance de peinture en face à face, chacune de nous poursuivant son objectif - moi avec ma figurine, et Louiselle absorbée par la délicieuse tâche de badigeonner ses mains de violet sans laisser de "blanc"... Il y a quelques mois encore, peut-être (peut-être !?) aurait-elle demandé à peindre mon personnage - et je n'aurais pas pu le lui accorder... Mais à trois ans et demi, elle comprend parfaitement que nous ayons nos occupations respectives, et trouve la sienne plus palpitante - elle a raison ! ;-)

Je pense avoir touché du doigt, à cette minute partagée, l'essence du texte traduit plus haut : "C'est ainsi que vous permettrez à vos enfants de faire le leur à vos côtés - leur travail à eux étant leur propre jeu." :-)

Voilà, ça me reprend. A chaque changement de saison, je suis prise d'une crise "waldorf-steinerienne". Que voulez-vous, c'est irrésistible. :-)

vendredi 11 décembre 2015

{Ce moment}

{Ce moment}  ~  Un rituel du vendredi instauré par Soulemama. Une simple photo - sans légende - qui tente de retenir un moment de la semaine. Un moment spécial, insolite - ou très ordinaire. Un moment que j'aimerais étirer, savourer et dont j'aimerais me souvenir. Si vous souhaitez faire de même et partager votre "moment", laissez-en le lien dans les commentaires !
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mercredi 9 décembre 2015

Histoire de chats


Certaines d'entre vous s'étant émues de l'adoption de notre nouveau chat et ayant exprimé le souhait de connaître son histoire, je me lance aujourd'hui dans ce petit récit – et pour ceux qui n'y trouveraient pas leur compte d'un point de vue pédagogique, rendez-vous en fin d'article ! ;-)

Depuis février, vous le savez, nous avions été adoptés par un chat charmant – à vrai dire, j'ai toujours soupçonné qu'il s'agissait d'un prince ensorcelé. Après quelques mois de vie commune, nous découvrîmes qu'en fait, il avait des maîtres : un jeune couple sans enfant ni jardin vint sonner à notre porte. Je dis « sans enfant ni jardin » car il semblerait que ce soit là les deux critères qui aient décidé Charmant le Chat à déserter son habitat originel : il aimait beaucoup nos enfants, et vouait une vraie passion à notre jardin. Je me plais à croire qu'il aimait bien tout le reste aussi ! Car entendez-moi bien : ce chat n'avait pas de double vie. Depuis qu'il avait décidé de vivre chez nous (non sans avoir lourdement insisté, au point de rester blotti dans la neige de notre jardin une semaine entière à me regarder avec des yeux de merlan frit à travers les carreaux de la cuisine…), il délaissait totalement ses premiers maîtres qui, le jour où ils vinrent sonner à notre porte, ne l'avaient pas revu depuis de longs mois.

Nous fûmes affectés d'apprendre que ce chat n'était pas vraiment « nôtre », et promirent de rapporter le fugitif à son domicile dès qu'il réapparaîtrait (Tiens, mais au fait, où se cachait-il pendant cette conversation ???). Ce que nous fîmes avec bonne volonté (Charmant ne l'était plus vraiment et se tortillait comme un beau diable dans les bras de mon mari pendant que nous nous dirigions vers la maison de ses maîtres). Nous sonnâmes : personne. Et je dois avouer qu'à cette seconde même, nous renonçâmes à l’honnêteté – allons, si ce chat ne voulait pas vivre ici, qui pouvait l'y contraindre ?

Les choses reprirent leur cours tranquille sans que nous revîmes nos voisins. Nous savions désormais que ce chat n'était pas à nous, mais cela ne changeait finalement pas grand-chose : qui peut se targuer de POSSÉDER un animal ???

Le chat restait prudemment hors de portée de ses "maîtres", puisqu'il passait de notre jardin au jardin d'à côté, puis de là, au jardin suivant, etc. sans jamais s'aventurer sur la route ("zone neutre" de tous les dangers). Sauf : quand il m'entendait rentrer du travail. Au son de ma voiture, il se précipitait dans la rue pour courir au devant de moi. C'était touchant, sa manière de chat de « faire la fête ». Mais ce fut ce qui le perdit.

En rentrant un soir, alors que je suais sur mon créneau, je vis dans mon rétroviseur un homme prendre le chat à bras le corps. Le chat n'avait pas l'air d'accord. Ce soir-là, il ne rentra pas à la maison. Nous l'attendîmes longtemps (pour tout vous avouer, une part de nous l'attend encore…) et nous apprîmes bientôt que ses maîtres légitimes avaient déménagé on ne sait où.

Bon, après tout, ils avaient le droit de faire ce qu'ils ont fait. Et je dois admettre qu'ils avaient l'air de beaucoup aimer les animaux. Où qu'il soit, le chat n'est pas maltraité, loin de là. Mais sûr que les enfants et le jardin lui manquent – et qui sait ? Bien d'autres choses encore…

Le temps passa – et nous décidâmes de partir un jour en quête d'un nouveau chat à adopter.

(Charmant le chat, si tu me lis, sache que tu peux néanmoins revenir quand tu veux. D'ailleurs Loup et toi seriez les meilleurs amis du monde, c'est sûr !)

Nous épluchâmes les petites annonces, et trouvâmes notre âme féline sœur : un gros matou de 8 kg, dit « Loup », au large squelette de chat sauvage, que ses maîtres avait acquis 5 ans auparavant pour fonder un élevage de maine-coon. Hélas, il s'avéra rapidement que Loup était en réalité croisé, et que ses acheteurs venaient de se faire avoir. Ils castrèrent donc le Louloup et le gardèrent comme chat de compagnie.

Avec les années, l'élevage se monta, et les deux jeunes mâles géniteurs se mirent à dominer Loup et à lui rendre la vie insupportable. Ce que voyant, la mort dans l'âme, ses maitres décidèrent de chercher à le donner.


Et voilà. Loup vit désormais avec nous. Il est aussi placide qu’enjôleur. C'est un matou très sociable, qui s'est constitué une bande de potes parmi les chats du quartier. Il ronronne comme une locomotive et adore qu'on lui gratouille le ventre. Il a bien sûr, ses petites lubies de félin, et refuse par exemple de marcher sur le tapis du salon, qu'il contourne toujours avec précaution. Sa posture préférée consiste à faire le morse (ou la baleine échouée...) sur la table de la cuisine... dans un abandon total 100% émouvant... surtout venant d'un tel mastodonte !!


J'ose espérer que cette fois, nul se sentira le droit de le kidnapper.

Bien entendu, le privilège de vivre avec un membre de la gente féline reste une expérience extrêmement positive pour toute notre famille - Attention, c'est ici que le verbiage pédagogique reprend ! :-)


Le fait de vivre avec un animal me semble être la meilleure voie, à 3 et 4 ans, pour appréhender le fait que tous les êtres vivants sont des êtres sensibles, soumis aux mêmes lois que nous (plaisir, souffrance, maladie, mort...) et qu'il est naturel de les respecter. J'espère que cette expérience concrète servira de base, le temps venu, pour comprendre l'interaction absolue qui unit tous les êtres vivants et l'immense responsabilité de l'Homme à cet égard.

Très pratiquement, il est plus pertinent de confier à l'enfant une tâche quotidienne simple, plutôt qu'un travail épisodique, moins "essentiel" et souvent plus laborieux. Le nourrisage est l'exemple type : nourrir quelqu'un, c'est très concret, mais très symbolique aussi. Mes enfants sont nourris par moi (au sens où ils ne sauraient suffire à leurs besoins de ce point de vue) et je me dis que nourrir un "plus petit que soi" leur permet peut-être de rendre ce qu'ils reçoivent, et de se libérer d'une sorte de dette... En tout cas, ici, le chat n'a jamais faim ! ;-)

Nous achetons les croquettes par paquets de 10 kilos, que je transvase par petites quantité dans une boite en plastique. Rangée à hauteur d'enfant, elle permet à tous de remplir la gamelle de Loup dès que le besoin se fait sentir. Pour l'eau, c'est à peine plus compliqué : il s'agit d'empoigner la carafe Brita (selon sa position sur le meuble, un escabeau peut s'avérer nécessaire) et de verser dans le bol. Les enfants sont par ailleurs sensibilisés au fait qu'il faille mettre, le cas échéant, les gamelles au lave-vaisselle et les remplacer. Enfin, ils rêveraient de changer la litière, mais j'avoue leur réserver les tâches les moins salissantes par mesure d'hygiène, comme de re-remplir le bac propre de granules propres deux fois par semaine. ;-)

Une fois ces soins de base assouvis, n'oublions pas que ce dont Loup a le plus besoin, ce sont des câlins, des jeux, et une abondante communication physique et verbale.


Et pour l'anecdote, j'ai réussi à obtenir d'Antonin qu'il marque une pause dans son livre de lecture, et revienne sur des textes déjà connus. Ce fut un peu difficile à avaler pour le Damoiseau, qui se voyait brimé dans sa belle progression... Je l'ai convaincu en lui expliquant que Loup (et moi !) adorions ré-écouter les mêmes histoires... Depuis il s'applique, non seulement à lire, mais à "bien lire"... pour le chat...

J'essaierai de filmer cela ! :-D

Et en attendant, voici une petite sélection de mes albums coups de cœur sur le sujet... Dans l'attente de vos grains de sel, as usual ! ;-)

vendredi 4 décembre 2015

{Ce moment}

{Ce moment}  ~  Un rituel du vendredi instauré par Soulemama. Une simple photo - sans légende - qui tente de retenir un moment de la semaine. Un moment spécial, insolite - ou très ordinaire. Un moment que j'aimerais étirer, savourer et dont j'aimerais me souvenir. Si vous souhaitez faire de même et partager votre "moment", laissez-en le lien dans les commentaires !
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mercredi 2 décembre 2015

Montessori chez nous : novembre 2015


Décembre est là, et tout sent bon Noël. La colle, les paillettes, les ciseaux, les rouleaux de masking tape et les pompons sont de sortie, et les enfants les manipulent à cœur joie. Une fois de plus, c'est le processus qui prime et, en toute honnêteté, je doute de la viabilité de la plupart des "cadeaux" réalisés à l'aide de ces frêles matériaux. Mais le cœur y est, oh combien !! :-D

Pour moi, j'ai un retard monstre dans mes paperasseries de classe - et une inspection dans une semaine, vive la joie ! J'expliquerai à mon supérieur hiérarchique que l'essentiel n'est pas là, et bien sûr, il comprendra ! ;-)

Vite, avant d'être définitivement noyée dans le papier crêpon, l'encre de Chine et les paillettes dorées, voici la petite récap' du mois qui s'achève...

- Antonin s'est initié aux soustractions via l'application "premières opérations Montessori".


Au bout d'un mois d'utilisation, j'ai à présent une critique de taille à adresser à cette application : après la découverte des additions, et celles des soustractions... il manque quelque chose. Aucun exercice ne propose à l'enfant d'effectuer les deux opérations de front - tantôt l'une, tantôt l'autre. C'est fortement dommageable, car c'est une étape essentielle. L'important n'est finalement pas de SAVOIR FAIRE une addition ou une soustraction - même s'il s'agit d'une étape méthodologique nécessaire - mais de savoir IDENTIFIER la situation mathématique : "Quelle opération mentale dois-je faire ici, et que signifie concrètement cette situation ?" Seul un exercice mixant les deux procédés mentaux (l'enfant se voit proposer tantôt une addition, tantôt une soustraction, de manière aléatoire) peut permettre de muscler le sens des opérations l'une par rapport à l'autre.

Bon, je vais m'adresser aux conceptrices de l'application, peut-être pourront-elles ajouter un palier intermédiaire ?! :-)


- En attendant, j'ai conçu au début du mois une petite invitation sur les additions, que vous connaissez déjà si vous me suivez sur Instagram. J'ai imprimé ce quadrillage-ci, et j'ai découpé chaque feuillet en trois, de manière à obtenir des bandes de cinq carreaux de large. Antonin écrit un chiffre ou un signe par case, en ligne - nous sommes ici dans les compléments à 10, avec de petites quantités ne dépassant pas la dizaine une fois additionnées.


Ajoutez à cela : un crayon à papier et une gomme (ah, apprendre à gommer, le privilège suprême de l'apprenti scripteur !!), et la collection des chiffres rugueux pour se remettre le tracé dans les doigts en cas de doute. Il est à noter qu'en un mois de pratique, Antonin a très nettement amélioré sa graphie des chiffres - la tentation de l'écriture "miroir" s'estompe de plus en plus.

Reste à prévoir un matériel de manipulation concrète (boutons...) et un outil de vérification (calculatrice). L'application sur tablette susmentionnée peut remplacer ces deux derniers items (elle permet à la fois la visualisation des quantités et le contrôle de l'erreur).


Et Louiselle, pendant ce temps, assiste son frère en prenant en charge la manipulation concrète : cinq boutons plus deux boutons, égalent ? Laissez faire la Damoiselle, elle trouvera ! ;-)

- Ces derniers jours, Antonin a demandé à travaillé sur des quantités un peu plus grandes... et je lui ai montré la disposition "en colonnes". Tout ceci sera à reprendre, durant les mois à venir, en parallèle avec la décomposition en unités/dizaines/centaines... Un travail de longue haleine, dont la première graine a été semée...


- J'ai enrichi les "lutins" des enfants : pour Antonin, j'ai ajouté les derniers feuillets de notre fichier Kumon concernant l'écriture des nombres de 20 à 30. Je pense d'ailleurs acheter le fichier sur les additions simples prochainement. Pour Louiselle, elle s'entraine à présent à l'écriture des chiffres à l'aide de fiches de ce type (ce ne sont pas exactement celles-là, mais je ne retrouve pas celles que nous utilisons et que j'avais imprimé pour Antonin l'année dernière...).


- En attendant, Antonin compte ! Jusqu'à soixante, plusieurs fois de suite ("Quand est-ce qu'on arrive ? - Dans trois minutes. - Bon, alors je compte jusqu'à 60, trois fois ! 1, 2, 3..."), jusqu'à cent, jusqu'à mille...  Cette frise-là  a été imprimée, plastifiée et affichée dans la chambre d'Antonin et l'aide beaucoup dans sa récitation.

 
Quant à Louiselle, elle compte avec lui - du moins, jusqu'à 18 environ. Et quand son frère se met en tête de dépasser la centaine, elle l'interrompt en lui expliquant qu'elle en a plein les oreilles (moi aussi...).


- Sinon, nous révisons les quantités de 10 à 19 à l'aide du porte-perles - j'insiste particulièrement sur la décomposition du nombre en dizaines/unités, toute la compréhension de notre système numérique repose à-dessus.


 Louiselle en profite pour utiliser le porte-perle jusqu'à 9. :-)


- Côté lecture, Antonin poursuit son petit bonhomme de chemin. J'essaie de varier les supports pour l'encourager à écrire - soit librement, soit en s'appuyant sur les cartes-images des séries roses et bleues. 

Son média favori reste le traitement de texte sur ordinateur. Il choisit sa police (cursive, lettres capitales ou minuscules), et peut rester concentré très longtemps. Petit à petit, il intègre la place des lettres sur le clavier, l'usage de l'espace entre les mots, la ponctuation, la touche "entrée" pour aller à la ligne... Un vrai pro ! ;-)


L'alphabet mobile est également très apprécié - surtout depuis que nous avons reçu les boites pour le ranger, ouah !

Et le rétroprojecteur permet une variable intéressante ! ;-)


Enfin, j'ai confectionné un petit alphabet mobile cursif (inclus dans les packs de lecture de la boutique "Documents Montessori") : on imprime (trois fois, cela suffit pour la plupart des mots), on plastifie et on aimante... Et voilà un matériel à portée de main, sur la porte du réfrigérateur, qui autorise les petites séances improvisées - vous savez, quand vos enfants réclament une activité intellectuelle alors que vous êtes épuisé(e) et débordé(e)... ;-)


Antonin est en plein dans la série bleue. Et c'est l'occasion pour moi de faire un point sur une angoisse récurrente des parents qui découvrent les méthodes archi-syllabiques, comme peut l'être la méthode Montessori.

Car quid de la correction orthographique ?? Enfin, lorsqu'on voir son enfant de 4 ans écrire "GIRLAND" au lieu de "GUIRLANDE", il y a de quoi s'évanouir, n'est-ce pas ? ;-)

Blague à part, la langue française ne permet pas une approche syllabique bien longtemps. Une fois le principe phonétique intégré, il va bien falloir apprendre à écrire les mots par cœur - car tous ont leurs petites particularités orthographiques, qui ne sont que très rarement réductibles au code (essayez de lire "femme" ou "clown" en vous appuyant sur la syllabique...) ou à des règles fixes (ou alors, il faut compter presqu'autant de règles qu'il y a de mots...). Si nous étions nés dans 90% des autres pays du monde, la question de se poserait pas, mais chez nous, elle se pose. Et c'est la raison pour laquelle je refuse de hurler avec les loups à chaque évaluation PISA - la plupart des petits européens champions d'orthographe ont la chance d'écrire dans une langue dans laquelle la correspondance sons-lettres est rigoureuse... En français, on repassera ! :-D

Bonne nouvelle : en Montessori, justement, les difficultés orthographiques sont abordées très tôt. Et puisque l'enfant n'est pas lecteur passif mais bien scripteur, les intégrer va revêtir pour lui un sens nouveau.

Exemple : pour un lecteur "pur", il est relativement aisé de retenir que le "e", situé à la fin d'un mot, ne se prononce pas. C'est la première règle d'orthographe que l'on acquiert - bon, bien des enfants, enfermé dans un rôle passif, continuent de anônner "robeuuuuuh" jusqu'à la fin du CE2, mais c'est une autre histoire.

Pour un "lecteur-scripteur", la même règle a un tout autre visage : certains mots s'écrivent avec un "e" muet à la fin, et d'autres pas. Savoir lesquels, tel est l'enjeu de ce nouveau palier. Cela ne signifie pas que la tâche est aisée, non. Cela signifie que l'enfant est acteur. De l'usage passif de la règle ("Si je vois un "e" à la fin du mot, je ne le prononce pas."), on passe à un usage actif ("Bon, ce mot-là, je l'écris avec un "e" ou pas, sachant que de toute façon il ne s'entend pas ?").

Bien sûr, Antonin mettra plusieurs années à intégrer quels mots s'écrivent avec un "e" et quels mots n'en prennent pas. Mais il est éveillé à la difficulté orthographique dès le début - et à force de repasser ses cartes "série rose et bleu", savamment mélangées par moi, peut-être aura-t-il intégré la plupart des "formes" orthographiques avant que j'ai le temps de dire ouf ! ;-)


Ci-dessus, Antonin s'appuie sur l'auto-correction au dos des cartes - ou même, me demande : "Maman, "Sole" a un "e", à la fin, ou pas ??".

Qu'importe qu'il sache ou non. Ce qui importe, c'est que cette bizarrerie orthographique existe dorénavant pour lui. Il sait que la question mérite d'être posée et c'est en ce sens que je la dis "intégrée" - le Damoiseau est "entré" en orthographe.


Et pendant ce temps, Louiselle continue de travailler le son des lettres cursives à travers leurs tracés....


... exerce son oreille phonologique - ici, en mettant en paire le son initial des mots et la lettre qui le code...


... et fait ses premiers pas en lecture. Ouch, ça, c'est du stade syllabique ! ;-)


Vous le voyez, la Damoiselle n'a pas changé ! Bébé, elle interrompait ses séances de mises en paire par des postures de yoga, vous souvenez-vous ? Aujourd'hui, elle est prise d'un besoin irrépressible de réciter l'alphabet au beau milieu de sa lecture... :-D

Cette attitude est la preuve pour moi, en tant qu'éducatrice, que la concentration et la performance ne se mesure pas toujours à l'aulne de ce que les adultes perçoivent comme "attention"... L'enfant est ouvert au monde, sans filtre, et c'est ainsi qu'il apprend ! Louiselle me l'a prouvé des milliards de fois... Je me détends et prends patience ! :-)

- Une petite séance sensorielle pour rire : la tour rose les yeux bandés ! :-)


Antonin effectue l'exercice avec beaucoup de sérieux, mais Louiselle ne peut résister à la tentation d'utiliser la vue... En tous cas, l'exercice les fait rire aux larmes : observer les gestes maladroits de celui qui, en aveugle, essaie de prendre ses repères par le toucher, c'est tordant !! :-D


- Côté Vie pratique, c'est le découpage qui a la cote. Notre fichier Kumon (encore un !) continue de passionner les enfants. Je photocopie les fiches en fonction de leurs désirs - ils ont leurs activités favorites, qu'ils aiment faire et refaire -, je ne leur impose aucune progression et les laisse expérimenter les différents niveaux de difficulté comme bon leur semble.


En tout cas, ces fiches ont encore beaucoup à leur apporter et ne sont pas prêtes d'être reléguées au placard... Un bon investissement, en somme ! :-D


Bonjour, Décembre ! :-)