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mardi 28 février 2017

Février 2017 en dix photos


En février, dans ma classe, il y eut beaucoup de vie pratique. Les activités individuelles autonomes sont à présent en place et je vais introduire le matériel de vie sensorielle à la rentrée.

A la maison, il y eut... les vacances ! Et des parties endiablées de Fundominos et de Diamoniak, de belles séances de modelage en tous genre, des transvasements de riz coloré, des dessins d'oiseaux à gogo, la découverte des échecs, celle de la Bibledes dinosaures et  des travaux au jardin,  des suées sur Bahuts Malins, la fabrication d'attrape-rêves, des chiffres et des lettres à l'heure du bain et l'introduction à la grammaire grâce aux très beaux symboles d'Hoptoys...

Et du matin au soir, Antonin lit, lit, lit... Il n'arrête plus de lire ! 😊

Dimanche 5 février :


Écriture libre avec l'alphabet mobile. ❤ La photo n'est pas jolie, il fait nuit, mais elle est chère à mon cœur ! 😉

 Quelques remarques concernant ce matériel :

- On propose l'alphabet mobile quand l'enfant connaît au moins la moitié de ses lettres rugueuses.

- Il ne faut pas hésiter à écrire des mots longs, voire des phrases, si l'enfant le souhaite.

- Et pour marquer l'intervalle entre les mots, on y lace une main, comme sur la photo. Percevoir l'unité "mot" est difficile et se construira sur la durée.

- L'enfant écrit de manière "phonétique", au début, et il ne s'agit pas de le corriger. la conscience orthographique vient naturellement un peu plus tard, lorsqu'il commence à lire.

- Enfin, l'utilisation montessorienne de ce matériel stipule de ne pas faire relire les mots. l'enfant est dans l'immédiateté, il encode, il prend plaisir à créer du sens, et se relit s'il le souhaite - mais il est essentiel de ne pas l'exiger de lui.

Mardi 7 février :


Il y a, dans ma classe de Petits/Moyens, ce vieux puzzle en bois que je trouve très montessorien : il s'agit de mettre des chaussures en paire selon leur nuance... Maintenant que mes élèves l'ont bien en main, je vais leur montrer comment grouper les nuances par couleurs, puis les ordonner de la plus claire à la plus foncée. ❤


Mercredi 8 février
 

Images séquentielles : la croissance de la jacinthe. Dégotée chez Petite Princesse, puis découpées, ordonnées et collées par Louiselle en totale autonomie. Logique, observation du monde, motricité fine, sens esthétique et plaisir - what else ? 😉

Jeudi 9 février :


Il y a un peu plus de 21 jours, un Papa d'élève m'avait gentiment prêté une couveuse et une douzaine d’œufs fécondés... Aujourd'hui, trois petits poussins sont nés dans ma classe... et ils n'ont pas eu d'autre choix que de s'apprivoiser tout de suite ! 😄

Vendredi 17 février :


17h30. 

*EXPIRE* 

Je sors de l'école. Vacances. Ça vient juste de commencer et rien que ça, c'est déjà chouette. Ça et le soleil, et la douceur de l'air.

On va bien en profiter, je vous le dis !! 🙌

Mardi 21 février :



Une p'tite voix s'élève du salon :

"Maman, écoute ça : les enfants détestent les limites, ils adorent les règles !!!".

Tout va bien, c'est Antonin qui lit Filliozat. Et il en est à la page 119.  "Il me cherche !" d'Isabelle Filliozat est bien le genre de livre à traîner un peu partout, chez nous. C'est un manuel clair et concis, qu'on aime avoir sous le coude pour y piocher rapidement un éclairage. J'y puise régulièrement, aussi bien pour mes élèves que pour mes enfants. Mon homme met le nez dedans régulièrement aussi, et il a d'ailleurs développé des "blagues Filliozat" (si, si... 😅) : à Louiselle qui réclame malicieusement un deuxième dessert, tout en sachant qu'elle ne l'aura pas, son père réplique : "ah, mais non, en fait, ce que tu veux c'est de l'amour, ma fille, c'est du contact, pas du sucre, viens ici que je te chatouille", etc. 😁

Pour en revenir à Antonin, ce n'est donc pas étonnant qu'il se mette à lire ce livre, puisqu'il l'a en permanence sous la main. En réalité, il ne lit que les gros titres, attractifs et colorés, mais met un point d'honneur à les lire tous. Et ne dédaigne pas jeter un coup d’œil aux petites BD d'Anouk Dubois. 😉

Remise de mon étonnement et de mon admiration, j'ai trouvé ça super. parce que du coup, on en parle, on explique : "Ce livre essaie d'aider les parents et les enfants à se comprendre, parce que ce n'est pas facile." Antonin s'amuse à rechercher les situations qui lui sont familières : "Moi, je ne cours pas partout en faisant n'importe quoi, mais la petite N., elle le fait dans les supermarchés. Par contre, Louiselle fait souvent comme si elle n'entendais pas, et moi, je veux toujours gagner...".

C'est clair et net : avec la lecture courante, on entre dans une autre dimension. L'âge de raison se profile... 😉

Vendredi 24 février :


Empreintes, mode d'emploi :

Proposez la peinture dans des assiettes plates, et choisissez avec votre enfant tout un tas de matériaux dans votre environnement qui permettront de laisser des traces : pots, couvercles, clipos, éponges, instant blox, bouchons de liège, cotons-tiges... Sur fond noir, c'est magique !! ❤❤

Samedi 25 février :


 C'est l'expérience classique (mais oh combien efficace) du lait coloré : remplir de lait une grande assiette plate, et verser quelques gouttes de colorant alimentaire aux couleurs variées, vers le centre de l'assiette, pas trop loin les unes des autres. effleurer la surface avec un coton-tige et remarquer comme le coton attire la couleur. Pratique pour faire des dessins...

Tremper à présent la pointe de votre coton-tige dans du produit vaisselle et plongez-le dans l'assiette... WAAAOOO !! magique, hein ? 😄 Il ne reste plus qu'à jouer librement en alternant un coton-tige imbibé et un qui ne l'est pas, et à s'émerveiller jusqu'à ce que les couleurs soient toutes mélangées... ❤

Dimanche 26 février : 


Le dessin du mois : "Buse variable", feutres, Antonin, 6 ans.

Le dessin d'observation donne à l'enfant une emprise sur le monde. On ralentit, on prend le temps d'observer finement les détails... Et on s'aperçoit que les plumes, sur le jabot d'un gros oiseau, dessinent des motifs ultra-graphiques. 😊

Lorsque j'ai commencé à proposer ce type de dessin aux enfants, j'avais un peu la crainte d'étouffer leur créativité, vous vous souvenez ?

Je n'ai plus cette peur aujourd'hui ! 😃

Lundi 27 février :


Lorsque j'étais petite, ma Maman faisait de merveilleux meubles, pour mes maison de poupées, à l'aide de boites d'allumettes, de tissu et d'épingles parisiennes... ❤ Pour perpétuer la tradition, et bien que je n'aie pas son talent, j'ai détourné deux boites d'allumettes en lit pour les marionnettes à doigts : tissu collé, oreiller et matelas de feutrine... C'est tout simple, mais les enfants adorent ! 😃

Bonjour, Mars ! 😊

samedi 25 février 2017

"Enseigner" l'Histoire de France ?

Pensez aux coloriages historiques, ils font fureur ! 😊

Depuis Septembre dernier, nous suivons à la maison une petite progression en Histoire dont je vous parlais ICI et : tous les mois, nous nous penchons sur la vie d'un personnage capital de notre histoire nationale.

J'ai reçu quelques questions sur ma manière de procéder, auxquelles je vais tenter de répondre aujourd'hui... brièvement si possible ! 😁


En Histoire, pars-tu des centres d'intérêt de tes enfants ?

Ma réponse va surprendre tous ceux qui connaissent ma manière de procéder habituelle : non.

Du moins, pas pour le moment. Pas vraiment. Pas en la matière. Enfin, non, quoi. 😁

L'Histoire de France ne s’acquiert pas comme on acquiert la marche, la parole, ou les concepts mathématiques. Ce savoir humain est d'une toute autre nature : il est tissé de contingences. Non seulement certains grands hommes ont pris des décisions qu'ils auraient très bien pu ne pas prendre (Ah, si César n'avait pas franchi le Rubicond...), mais surtout les évènements retenus par la mémoire collective sont eux même le résultat d'une Histoire, elle aussi contingente, et fortement liée aux modèles de pensée dominants d'époques qui se sont succédé et influencé (Nul n'avait jamais entendu parler de Vercingétorix avant le XIXe siècle...).

Lorsque l'enfant apprend à marcher, à s'asseoir et à parler, il suit un plan de développement interne qu'il fortement préjudiciable de "stimuler". Hors problèmes de santé spécifiques ou carences affectives dramatiques, tous les enfants apprennent à marcher, à s'asseoir et à parler. Laissons-les donc faire leur boulot. De même, laissons-les faire leur apprentissage sensoriel - il est impossible par définition de le faire à leur place, de toute manière. En ce qui concerne l'entrée en mathématiques, je ne suis pas loin de penser, à l'instar de Platon, que l'enfant porte en lui des schèmes universaux, avec lesquels il naît, et qu'une fois encore, en la matière, l'adulte n'a qu'un rôle discret à jouer. Si les apprentissages sociaux et culturels se font par imitation ou immersion, les choses se gâtent légèrement lorsqu'on considère le monde de l'écrit...

Mais revenons à notre Histoire.  99% des élèves à qui j'ai enseigné l'Histoire (et il y en a eu, je me charge de cette matière dès que possible en décloisonnement) n'en avaient jamais entendu parler. Et n'avaient donc rien construit, si on excepte des connaissances parfois solides sur la Pré-Histoire, période très (trop ?) largement traitée lors de leur scolarité antérieure.

Bien sûr, l'enfant qui n'a jamais entendu parler d'Histoire de France développe tout de même un intérêt pour la chose, par exemple pour les dinosaures ou les chevaliers. Et bien sûr, nous sommes attentifs à cet intérêt et nous le nourrissons. Mais je ne suis pas du tout sûre que, ce faisant, nous "fassions" de l'Histoire. A vrai dire, l'étude des dinosaures ne fait pas, stricto sensu, partie de l'Histoire humaine, mais plutôt de celle des Sciences naturelles. Et l'intérêt pour les chevaliers, si on ne la greffe pas sur un contexte historique très précis, se mêle vite à l'univers des contes de fées - ce qui très bien en soi, bien sûr, mais qui échappe une fois de plus au champ de la science qui nous concerne.

Je n'ai pas attendu que mon nouveau-né manifeste un intérêt pour les livres pour lui en dire (des tas et des tas). Et il a immédiatement adhéré. De même, un beau jour, j'ai sorti tous nos livres d'Histoire de notre bibliothèque (pour dire la vérité vraie, Antonin était déjà amoureux de certains d'entre eux depuis longtemps) et j'ai dit : "Je vais vous raconter une histoire. Notre Histoire, à nous, les hommes d'ici. Mais elle est tellement longue, qu'il nous faudra un an !" Je savais que cela allait leur plaire. Je n'ai jamais rencontré un enfant à qui ça ne plaisait pas. 😊


L'ordre historique est-il important ?

Capital. 😊

Certes, l'enfant apprend dans la complexité. Faites-lui une bonne démonstration, dans le bon ordre, avec tout ce qu'il faut de preuves, et il n'en retiendra rien s'il ne peut le fixer à un évènement déjà intégré. L'enfant apprend dans le désordre joyeux du monde, et ne mémorise que s'il peut faire des liens entre ses savoirs. Notre objectif en tant qu'éducateur reste donc de lui permettre de tisser un maximum de ces liens. Bien. Impossible pour nous d'essayer de reproduire le chaos du monde qui est le sien - nous ne ferions que projeter notre propre carte mentale sur l'apprenant, et cela ne fonctionnerait pas. Le seul moyen que nous ayons pour le doter d'outils, c'est de proposer les choses dans l'ordre. Dont il fera ce qu'il voudra.

Voilà comment je parviens à être à la fois amoureuse de Maria Montessori (partisane de l'ordre) et de la pédagogie Reggio Emilia (partisane de la complexité). 😁

On présente l'Histoire dans l'ordre - enfin, à ce stade, ce sont d'ailleurs DES histoires, et elles se suivent. Les enfants sont captivés, ils attendent la suite. Et puisque le but du projet est de balayer l'ensemble de notre Histoire nationale en un an seulement, ils construisent rapidement les schèmes sur lesquels tisser des liens. Nous visitons Aigues-Mortes ? C'est une ville qu'a connu Louis IX. Nous nous passionnons pour la mythologie ? Il s'agit de la religion de Jules César. Nous lisons la Bible ? C'est cette fameuse religion, pour laquelle on mourrait dans l'Antiquité et que Clovis a choisi pour asseoir un pouvoir sans précédent. Les concepts historiques ont été rencontrés - ici sous la forme concrète de personnages réels, du fait de l'âge de mes enfants -, ils ont été nourris par le feu du récit (j'adooore raconter !!) et par la joie du jeu (merci les figurines). Les enfants ne retiendront pas tout. Certes. Mais ne soyez pas surpris si Louiselle, 4 ans, vous raconte par le menu ses anecdotes préférées... sur lesquelles je suis d'ailleurs passée très vite, moi ! : l'assassinat de Jules César ou  l'épisode du vase de Soisson. Voilà, elle a fait ses propres liens, ses propres choix. Ça s'appelle la culture.

On ne demande pas à des enfants de cet âge de reconstituer une chronologie historique, même en s'appuyant sur des personnages connus. Mais inconsciemment, la notion de temps historique se construit. Tiens, Jules César portait des sandales ("Comme Jason", vous expliquera Antonin), et Clovis avait encore beaucoup du Celte, à bien y regarder. Charlemagne, arborant son orbe, commence à se parer d'instruments illustrant le pouvoir, mais Saint Louis, quatre siècles et demi plus trad, est passé maître en cet art. On s'amuse à relever les objets qui, dans les représentations de ces rois, ne servent qu'à dire cela : "Je suis le roi !", et on décrypte une filiation... "Saint Louis et Jeanne d'Arc se ressemblent beaucoup", vous expliquera Louiselle, "surtout leurs chevaux". 😁 Et oui, ma fille, seulement 200 ans les séparent, et en ces temps d'essoufflement caractéristiques de leur temps, il est bien naturel que ces deux-là se ressemblent un peu... Même Dieu, mêmes démons (ou presque), et même idées folles...

Rien d'historique n'est accessible sans temps historique - sans chronologie. Loin de moi l'idée de farcir les jeunes têtes de dates !!! Mais il essentiel de comprendre ce qu'une génération doit à la précédente. En réalité, c'est la raison même pour laquelle on étudie l'Histoire. 😊


Comment choisis-tu tes figures emblématiques ?

Je ne les ai pas choisies. Elles sont tout droit sorties des Programmes 2008 - qui avaient bien, bien, bien des défauts, et dont je suis bien contente qu'on les ait remisés au placard. Mais qui m'ont fourni, en l'occurrence, des outils pour poser des balises culturelles efficacement et sortir en un temps record les élèves du brouillard culturel dans lequel ils étaient plongés.

Le choix de ces personnages est largement contingent (c'est au moins la cinquième fois que j'écris ce mot dans ce article 😁 ) : on aurait pu en choisir d'autres. Et donc : pourquoi pas ceux-là ? Ils me conviennent parfaitement. Ils n'ont d'autres fonction que d'illustrer la pensée d'une époque et je dois dire qu'ils le font tous excellemment. De plus, le fait qu'ils aient été au Programme pendant quelques années permet de jouir d'un certain nombre de ressources les concernant - en particulier ces petites cartes dont mes enfants raffolent...

N'hésitez-pas à me relancer si vous avez d'autres questions ! 😊
Save

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dimanche 12 février 2017

Janvier 2017 en dix photos


Hi hi, voici l'article mensuel "récapitulatif" le plus tardif de l'histoire de ce blog... 😁


Mercredi 4 janvier :


Petits bonheurs du jour :

- Ce midi, partager le premier "repas-tartines" de l'année (mercredi matin travaillé oblige, c'est de tradition chez nous et c'est bien sympa de manger sur le pouce !). ❤

- Se balader ensuite pendant une petite heure - ah, ce gros morceau de bitume rapporté triomphalement... "Maman, regarde ! Cette pierre est bizarre, non ? Elle doit dater d'il y a très très très longtemps... On la garde ?" 😁😁😁 Pour la petite histoire, les enfants l'ont même lavée à grande eau en rentrant, et constaté avec surprise que le soi-disant roc s’effritait alors en graviers noirâtres... ❤

- Assister à un séance "déguisements", qui se termine invariablement, depuis l'hiver dernier, par un jeu costumé au jardin, de nuit donc, à la lueur des torches électriques - pendant que je prépare le dîner, et tente de suivre, à travers la fenêtre enténébrée, les rebondissement du scénario. ❤

- M'attendrir devant la volonté des enfants de photographier notre sapin pour en garder le souvenir avant que nous le démontions. ❤

Vendredi 6 janvier :


Petits bonheurs du jour :

- Être en week-end ! ❤

- Exécuter docilement l'activité que Louiselle m'a concocté - sur base de mix lettres rugueuses + pyramide de perles... Heureusement que doudou-oiseau était là pour m'aider ! ❤

- Assister à une passion naissante (il semblerait qu'Antonin et le système solaire...). ❤

- Chanter en duo avec ma fille tout en se brossant les dents (tordant). ❤

- Prolonger le câlin du soir en sachant que demain on n'aura pas à se lever à point d'heure. ❤

Dimanche 8 janvier :


Louiselle, 4 ans et 8 mois, poursuit le petit bonhomme de chemin de ses apprentissages. Sans hâte - comment le pourrait-on, nous travaillons à plein temps toutes les deux ? 😊 - mais non sans une certaine implacabilité : celle de son rythme propre et de ses appétits.

Ici, après avoir mis en paire les lettres cursives avec une image dont le sons qu'elles codent est à l'initiale, la Damoiselle a voulu aller chercher la lettre mobile correspondant à chaque carte. L'exercice est long car Louiselle refuse de s'arrêter avant d'avoir traité les 26 lettres de l'alphabet. En tout cas, la correspondance des lettres cursives et des sons qu'elles codent peut être considérée comme acquises !! 😊

Lundi 9 janvier :


Petits bonheurs du jour :

- Assister à la danse des premiers flocons de la saison (encore timides). ❤

- Finir mon roman (La réserve, de Rusell Banks). Enfin, le bonheur, c'était surtout de le lire, pas de la finir, hein !! ❤

- En commencer un autre aussi sec, pas tout à fait aussi savoureux, mais suffisamment bien construit pour j'y adhère le peu de temps qu'il dure (L'assassin à la pomme verte, de Christophe Carlier). ❤

- Jouer à Puissance 4 en famille, et comprendre, devant les stratégies élaborées d'Antonin, que je ne savais pas jouer jusqu'alors. Du même coup, apprendre à perdre. ❤

Mardi 10 janvier :


Sablés vanillés aux graines de chia (recette) :

Battre un œuf avec un sachet de sucre vanillé, 70g de sucre complet et 75g de beurre fondu. Bien mélanger puis ajouter 150g de farine (blé, épeautre...), 3 CS de flocons d'avoine, 1 CS de graines de chia et 1 CC d'extrait de vanille liquide.

Placer la pâte 30 minutes au réfrigérateur pour qu'elle soit plus facile à travailler.

Puis préchauffer le four à 180°C et déposer des boules de la taille d'une grosse noix sur une plaque huilée. Aplatir légèrement chaque boule.

Enfourner pour 15 - 20 minutes (surveiller la cuisson, et la stopper dès que les bords commencent à dorer). laisser refroidir avant de consommer (ou pas !) et conserver dans une boite hermétique.

Bon petits goûters d'hiver à tous !! 😊

Vendredi 13 janvier : 

Mandalas en attrimaths, par Louiselle

Antonin, 6 ans, aime beaucoup suivre des modèles lorsqu'il réalise des mosaïques. Le mois dernier, la Damoiseau a inventé une demi-douzaine de figures qu'il m'a demandé de photographier : "Mets-les sur Internet, Maman, comme ça, d'autres enfants les réaliseront peut-être !". Bonne idée, non ? Du coup, je me dis que ce serait peut-être intéressant de mutualiser les inventions attrimathesques de toutes nos familles ? Si vous utilisez Intagram, n'hésitez pas à taguer les réalisations de vos enfants du hashtag #modelemosaique, afin que nous disposions bientôt de toutes une réserve de modèles !!

Lundi 16 janvier :

Puissance 4 en bois

Petits bonheurs du jour :

- Préparer une table de petit déjeuner "comme en week-end", avec fruits secs, fruits frais, jus de fruits et pailles ! ❤

- Lire quelques pages de Faber et Mazlisch en sirotant mon thé, avant que mon homme ne descende prendre son petit déjeuner. ❤

- Accueillir une couveuse dans la classe et une douzaine d’œufs fécondés : naissance(s) prévue(s) dans 21 jours ! ❤

- Coudre avec mes enfants pendant plus d'une heure (nous fabriquons des peluches Little Couz'in, c'est un succès total !). ❤

Par Antonin "tout seuuul !!"  (ou presque) 😉

- Préparer une quiche algues/tofu/moutarde, être sûre que cela plaise à tout le monde, et se régaler. ❤

- Profiter de ce que le four soit chaud pour cuire dans la foulée une fournée de cookies vide-placard. ❤

- Envisager d'écrire toute la soirée (mais se dire que se coucher tôt, ce serait bien aussi...😊). ❤

Jeudi 19 janvier :


Dans ma classe de petite et moyenne section, les puzzles en volume, bien que difficiles (ou justement de ce fait ?) rencontrent un vif succès. Ils permettent de travailler la géométrie dans l'espace : visualiser en trois dimensions, passer du patron à l'objet... Ils complètent excellemment les Polydrons géants que les élèves manipulent beaucoup en parallèle (ils construisent des maisons pour les figurines de la classe... ❤). 

Hélas, ces petites merveilles ne sont pas aisées à dénicher aujourd'hui, mais si vous en cherchez, voilà les tuyaux des lectrices : la série Pop to play de Djeco, ou les puzzles en volume d'Avenue mandarine. 😊

Vendredi 20 janvier :

Invitation à jouer

Notre reconnexion du vendredi soir:

Il FAUT sauver les animaux prisonniers de la banquise - "Au secours, au secours ! J'ai froid ! sauvez mon bébé, il est coincé !!", etc. 😉 Les outils des secouristes : des piettes et de l'eau chaude, du gros sel gris.

Tout est bien qui finit bien, les animaux ont été extraits, rincés à l'eau tièdes et séchés amoureusement. Je crois qu'ils ont bien dormi, ce soir-là. 😊

Dimanche 22 janvier :


LE jeu du moment : mémory avec les cartes de la Météo des émotions  (dont je vous parlais déjà ICI).

Et ce matin, Louiselle a trié spontanément les cartes en deux catégories : celles où l'on se sent bien (émotions positives : fier, joyeux...) et celles où l'on se sent mal (émotions négatives : fatigué, en colère...). De quoi alimenter longuement le débat. ❤

Bonjour, Février !

(Ah, on me souffle dans l'oreillette que février est là depuis un bon moment déjà... Quelque chose me dit que l'hiver va passer vite...) 😊

Save

mercredi 8 février 2017

Nos mercredis Montessori : Compter en sautant


"Compter en sautant", en langage montessorien, c'est en fait travailler ses tables de multiplication. Plus ou moins directement, l'enjeu de la présentation du jour est une initiation au calcul des puissances, ainsi que la construction d'outils pour le calcul mental. Et il se trouve que le calcul mental, c'est un des dadas du Damoiseau, qui y excelle - il est plus rapide que moi, et de loin (il faut admettre que je suis passablement nulle en la matière, n'y ayant jamais été initiée... 😔).

Bien sûr, en Montessori, on s'appuie sur le matériel de perles. Bien sûr. Que nous n'avons pas - ne me demandez pas pourquoi, je tiens ce matériel en haute estime, mais... Est-ce le manque de temps/d'argent ?... Ou tout simplement l'impression jamais démentie jusqu'à présent qu'on pouvait faire autrement avec autre chose, en laissant ouverts quelques possibles que le matériel Montessori ferme parfois... Bref, nous ne possédons pas de banque de perles. Mais je ne dis pas que nous n'en aurons pas, un jour. Après tout, rien ne presse, et face à une acquisition majeure, j'aime prendre mon temps avant d'agir (= d'acheter). 😊

Ici, j'ai donc repris l'intégralité de la séquence montessorienne en m'appuyant sur un matériel dont nous disposons déjà, et en quantité suffisante : les cubes à compter. L'avantage premier, c'est qu'ils encouragent la manipulation (voire la construction !) et le détournement. L'avantage second, c'est qu'ils sont cubiques (contrairement aux simples Duplos, par exemple), et vous allez comprendre l'intérêt de cette caractéristique assez vite pour l'activité qui nous occupe. 😁 Enfin, chez nous, les fameuses "flèches" de l'activité, marqueurs écrits des nombres, ne sont pas fournies, mais doivent être fabriquées par l'enfant. Ce passage à l'écrit permet à l'enfant de marquer le monde de son signe, et je préfère amplement cela plutôt que de lui fournir des étiquettes pré-fabriquées.


Tout a commencé par ce petit défi : "Peux-tu, avec ces cubes, construire un carré de 5 cubes de côté ?". L'exercice en soi n'est pas évident à 6 ans, et il fallut ici passer par une schématisation rapide ("Dessine-moi un carré... Puis les cubes qui composent un de ses côtés... Peux-tu déduire la longueur des autres côtés, dans la mesure où c'est un carré ? ...").

Il fallu d'ailleurs (cf. première photo de l'article) que je modifie ma consigne assez vite : "Construis un carré PLEIN".  Sans quoi le Damoiseau s'apprêtait, à raison, à construire un cadre. Que n'avons-nous d'équivalent, en langage géométrique, de la distinction cercle/disque pour les autres figures ???!!! 😐

On pose ensuite le carré obtenu devant soi, non sans avoir verbalisé, une fois de plus, qu'il s'agit du carré de 5


"Peux-tu prendre cette fois 5 fois 5 cubes et les assembler en 5 fois 5 petites chaînes ? Cela fait, peux-tu les assembler en une grande chaîne de 5 fois 5 cubes ? Voilà, tu as construit la chaîne de 5, 5 fois 5 cubes. Combien de fois comptes-tu 5, dans cette chaîne ?"


"Je vais t'annoncer quelque chose, que tu n'es pas obligé de croire : si je te dis que cela (désigner le carré de 5 cubes de côté) et cela (désigner la chaîne de 5 fois 5 cubes) représente la même quantité... Si je te dis que c'est pareil, la même chose... Comment peux-tu le vérifier ?"

Les stratégies seront différentes selon les enfants. Antonin, quant à lui, a spontanément dénombré les éléments de la chaîne puis ceux du carré pour conclure à l'égalité. J'ai suggéré une autre solution plus "spatiale" : superposer les deux constructions permet un contrôle optimum, et il est toujours bon de passer par les mains...


Démantèlement de la chaîne, donc...


... et transformation de celle-ci en carré, afin de vérifier l'équivalence par superposition. On constate de toute évidence que nous avons affaire à 2 ensembles identiques. Un carré de côté 5 comporte 5 x 5 éléments. Incredible. But true. 😊


Cela constaté, hop, on reforme la chaîne. Et cette fois, l'enfant est engagé à compter : "Tous les 5 cubes, tu colleras une étiquette". Joie. Car pour nous, les étiquettes avaient été préalablement découpées par Antonin lui-même dans des post-its (il faudra un jour que j'écrive sur l'amour que le Damoiseau porte à ces papiers autocollants colorés... !). 

Allez, si ce n'est fait (et même si, d'ailleurs) on dénombre l'ensemble des unités, cette fois. Jusqu'à 25. Et chaque fois qu'on tombe sur un post-it, l'enfant y inscrit le nombre qui correspond dans la suite numérique. Ainsi, la chaîne se voit légendée, tous les 5 éléments : "5, 10, 15, 20, 25". On verbalise le lien avec la première construction : un carré de 5 x 5 équivaut donc à 25 éléments.


Dernière étape  : on invite à compter "en sautant" : de 0 (Antonin n'oublie jamais le 0 !) à 25, de 5 en 5. On le fait à l'envers, à l'endroit, et de plus en plus vite.

Reste à ranger le matériel... A moins que l 'enfant ne souhaite enchaîner sur la chaîne de 6... Ce fut le cas ici ! 😄

Remarque concernant cette activité : il vaut mieux ne pas commencer par le 1, car ce cas particulier illustre mal la relation. On peut, par exemple, commencer par 5, 6 et 7 (pas nécessairement dans cet ordre), et l'enfant se charge généralement de gérer la suite de la progression, une fois qu'il a saisi le principe... Ici, Antonin évoque déjà le carré de 10, vous voilà prévenus !! 😄

Bonne fin de semaine à tous !

Save

dimanche 5 février 2017

Chasse au trésor... à la loupe !


Cela faisait un bon moment que les jeux de loupe (estampillés "Montessori" depuis leur invention par Aude d'À la douce) me faisaient de l’œil. Et cela faisait un bon moment que je remettais leur fabrication à plus tard...

Il faut dire que je suis, comme la plupart d'entre nous, engagée dans une réflexion sur le matériel que je propose à mes enfants (en gros : moins, c'est mieux) et en particulier sur le petit matériel en papier fait maison. Qui nous donne l'illusion d'échapper au mercantilisme, mais qui, finalement, nous coûte cher en temps et en argent (encre d'impression + pochettes à plastifier). D'autant que le ratio "énergie parentale/engouement de l'enfant" n'est souvent pas très bon, ce type de jeu suscitant moins d'enthousiasme que les objets "en dur". Il faut dire que les éléments en sont légers, et qu'ils glissent, à cause du plastique. Une fois rangés dans des enveloppes, ils sombrent dans l'oubli. Et on n'ose les jeter, parce qu'on y a passé du temps et qu'on sait qu'ils pollueront ...

Bref, aujourd'hui, je réfléchis à deux fois avant de plastifier. Et c'est donc prudemment que j'ai imprimé ce jeu de mise en paire sur les dinosaures (choisi par mes enfants parmi la diversité des jeux de ce type repérée sur Internet).

Et nous avons été très déçus. Non pas par ce jeu en particulier, qui est vraiment beau et soigné. Mais par le concept en général. En effet, le fait que les figures sur les cartes soient détourées rend l'usage de la loupe totalement inutile. On reconnaît la silhouette du premier coup d’œil, même sur une image minuscule. Du coup, j'ai réfléchi : le problème serait-il résolu si je choisissais des motifs présentant des silhouettes très similaires, comme des flocons ou des mandalas ? Malheureusement, non. Car on s'aperçoit alors, à la loupe, que la petite image a une définition déplorable. Les détails sont brouillés, le trait bave. Avec mon humble imprimante à jet d'encre, je ne peux pas espérer grand-chose de mieux, et mon problème est insoluble.

Notre jeu de mise en paire "dinosaures" n'a donc jamais été plastifié. Louiselle a cependant joué le jeu avec toute la conscience professionnelle que l'on peut avoir à 4 ans, et a procédé à la mise en paire dans les règles, loupe à la main - bien qu'elle ait tout à fait conscience que celle-ci soit inutile. Elle a ensuite écrit "DINOSAOR" (?) sous chaque dessin et rangé précieusement ces cartes dans sa boite à trésor. Bref, ce jeu lui a beaucoup plu à sa manière, et je ne regrette pas l'encre qu'il m'a coûté. Mais c'est sûr : il n'y aura pas d'autre essai de ce type.


Comment, alors, atteindre mon objectif, à savoir inciter les enfants à utiliser une loupe efficacement ?

C'est mon homme qui a eu l'idée. Et quelques minutes plus tard, je concoctais une petite chasse aux trésors. Dont les messages étaient imprimés en police Arial n° 6.... et imprimé en 1/9e... 😉

A4

J'ai choisi d'écrire les messages en capitales d'imprimerie, de manière à les rendre plus lisibles, car l'impression au jet d'encre, ça bave !!

Vue au microscope

Ce qui ne facilite pas les choses pour les lecteurs débutants, qui, contrairement aux lecteurs aguerris, ont un vrai besoin de voir distinctement toutes les lettres du mot pour pouvoir le déchiffrer...


Les messages minuscules furent glissés dans de petits sachets en plastique de récup' et cachés dans la maison selon l'ordre des indices du jeu de piste.


A la fin du parcours, les enfants découvrirent chacun sous leur lit un petit cadeau - un jeu de société et un puzzle offerts à Noël par des proches, mais que j'avais décidé de réserver pour plus tard (trop de présents sous le sapin ... vous connaissez le problème ? 😞).


Ce jeu (et les petits cadeaux à la clef) remportèrent un vif succès, comme vous pouvez l'imaginer ! 😀 Et il ne m'a coûté que quelques minutes de temps de préparation, deux gouttes d'encre et un neuvième de feuille de papier. 😉

D'autres idées pour utiliser la loupe dans des situations authentiques et stimulantes ? 😊

samedi 4 février 2017

Les maths selon Maïa # 5

Dernier opus de cette série qui me régale ... 😊

Pour reprendre l'aventure depuis le début, c'est ICI.

Je laisse la plume à Maïa dans le présent article - que j'entrecoupe néanmoins de liens et de remarques personnelles... 😊

Géométrie plane :

"1. Notre ludothèque fait notre bonheur, par exemple avec le jeu Fits, de Ravensburger :


Les joueurs lancent un dé sur lequel figurent des figures géométriques aux formes et aux couleurs variées, trouvent la pièce correspondante et la placent sur leur plateau de manière à  la compléter en un minimum de temps.

Note d'Elsa : J'ai l'impression qu'il s'agit d'une ancienne version de ce jeu, et que la nouvelle n'a plus grand chose à voir... Dommage ... Je ne peux pas m'empêcher de mettre en lien le jeu que nous présente Maïa avec les triangles constructeurs montessoriens (Je ne sais pas vous, mais depuis que j'ai regardé les vidéos de Céline Alavarez, je me retiens de mettre la main à la carte bleue pour acheter ces fameux triangles... Arg. Peut-être que si j'arrive à trouver le jeu ci-dessus, cela calmera mes ardeurs consuméristes. Note pour moi-même pour avancer sur la voie du minimalisme : toujours se donner quelques mois de réflexion avant un gros achat... 😁). L'idée est que chaque figure de la géométrie plane peut être décomposée en plusieurs triangles. De plus, ce jeu, comme les triangles constructeurs, prépare aux équivalences, aux calculs des surfaces, sans parler des compétences logiques mises en œuvre. 💓

"2. Toute la série des Smart games est également empruntée régulièrement ... Par exemple, les pingouins patineurs :


Le joueur choisit un défi (chaque jeu en contient 60, avec leurs solutions, classés du plus simple au plus complexe). Ici, il faut modifier la forme initiale des blocs de glace (qui coulissent pour réaliser des figures variées) de manière à les encastrer toutes dans le plan de jeu et pouvoir placer les pingouins aux emplacements demandés.

3. Nous avons visionné une vidéo passionnante (sur la non moins passionnante chaine Numerphile) intitulée "Fold and cut", et qui lance le défi suivant : Comment obtenir un polygone (même très complexe) en découpant un pliage... d'un seul coup de ciseaux ? Le théorème sous-jacent à cette pratique pourrait d'ailleurs être une raison nécessaire et suffisante pour ne pas mélanger les polygones curvilignes aux autres... En tous cas, cela m'a donné envie d'aborder les polygones ainsi, en les considérant comme des figures que l'on obtient par pliage (et donc par construction des droites remarquables) et unique coup de ciseaux. Nous avons essayé plusieurs pliages, dont celui en forme d'étoile - parfait pour réaliser une décoration de Noël !"


Note d'Elsa : Ne manquez surtout cette excellente vidéo ! Nous vous laissez pas impressionner par le fait qu'elle soit en anglais, le tout est très aisément compréhensible quelque soit votre niveau de langue. Pour moi, je sais à présent à quoi ressembleront mes cours de géométrie plane en cycle 3... 😉

Pour terminer au sujet de la géométrie plane, je ne peux passer sous silence deux excellents supports de manipulation (ô combien classiques) : les mosaïques (ou attrimaths) et les tangrams. 😊

Géométrie dans l'espace

Comme supports de construction, nous apprécions particulièrement en ce moment les Géomags empruntés à des amis pour quelques semaines !

Pour le reste, votre blog  fourmille de propositions dans ce sens !


Note d'Elsa : Merci, Maïa ! Effectivement, je pense que les jeux de cubes et de construction permettent de manipuler des solides variés et de s'imprégner sensoriellement de leurs propriétés. Je vous présentais notre collection de solides ICI, et la manière dont nous les utilisions pour passer au plan LÀ. Ces deux étapes (approche des définitions par manipulation et construction de patrons) sont à mon avis essentielles avant de passer aux représentations des solides dans le plan (perspective cavalière, axonométrique, vue du dessous, du dessus...).

La base 2

"Lou avait envie d'apprendre "d'autres manières de compter" : je lui ai donc appris à compter sur ses doigts en binaire."

Note d'Elsa : Oh là, là, alors ça, ça me parle !! 💓

A défaut d'être mathématicienne, je suis épistémologue, et l'évolution des sciences à travers l'histoire de la pensée humaine me fascine. C'est incroyable, tout de même, d'essayer de pénétrer d'autres manière de penser...

Les hommes de tous temps ont été confrontés à un problème : Comment désigner des quantités aussi grandes que l'on voudra à l'aide d'un répertoire limité de signes ? Les solutions apportées à travers l'Histoire ont été plus ou moins satisfaisantes. Les Romains, par exemple, avaient opté pour une numération de type additif, qui comporte peu de signes (I, V, X, C, D et M). Tout le monde connaît encore ce système aujourd'hui, toujours utilisé, en particulier pour les datations : les règles de construction des écritures se réduisent à de simples additions de chiffres juxtaposés. Vous voyez vite le problème que cela pose... Exercez-vous : écrivez 997 en chiffres romains. Bien.  Et encore, ce n'est "que" 997 !! 😁.

Les systèmes grecs et romains ont été progressivement modifiés pour tenter d'écrire des nombres de plus en plus grands, mais les modifications compliquèrent le système jusqu'à le rendre impraticable...

Une autre grande solution, très efficace cette fois, réside dans ce que nous appelons les numérations "de position" : la valeur d'un signe dépend de sa position dans l'écriture du nombre. Par exemple, le signe "2" n'a pas la même valeur dans les nombres 213 (où il vaut 2 centaines), 425 (où il vaut 2 dizaines), 672 (où il vaut 2 unités) ou 2987 (ou il vaut 2 milliers).

Dans notre système, la base est dix, ce qui signifie que l'échange se fait de 10 contre 1 : 1 dizaine vaut 10 unités, 1 centaine vaut 10 dizaines, etc. Nous avons du mal à imaginer qu'il puisse en être autrement, mais l'Histoire a vu des civilisations qui procédaient à d'autres groupements et échanges : 5 contre 1 (base 5) ou 20 contre 1 (base 20). Ainsi, le système égyptien et le système sino-japonais reposaient sur une base décimale, mais les Népalais utilisaient une base 12, et les Mayas une base 20.


Numération maya

Revenons à cette base 2, concept essentiel de l'informatique : elle ne comporte donc que 2 signes, le 0 et le 1. La numération de position est néanmoins identique au système décimal actuel. Essayons de compter en base 2 : Il y a d'abord le 0 et le 1. Pas de problème. Puis ce qu'on appelle 2 dans notre système décimal : sauf qu'ici, le "2" forme un groupement, on change d'ordre. Notre 2 décimal s'écrit donc 10 en base 2. Notre 3 s'écrit 11, et à 4, hop ! encore un groupement : 100.

La suite des entiers relatifs positifs commence donc ainsi en base 2 : 1, 10, 11, 100, 101, 110, 111, 1000, 1001, etc. Notre 12 s'écrira 1100, notre 999 s'écrira 1111100111. 😂

Re-visionnons la vidéo de Maïa à cette lumière : Le poing fermé désigne le 0, le pouce représente 1 et l'index 2. L'index seul désigne la quantité 2, c'est la différence majeure d'avec notre manière de faire usuelle, qui désigne la quantité 2 par 2 doigts dressés (et n'importe lesquels, d'ailleurs). Pour représenter 3, nous avons donc besoin de lever le pouce et l'index, 1 + 2 = 3. Le majeur dressé seul désigne le 4. Pour faire 5, nous lèverons donc le majeur et le pouce, 4 + 1 = 5. Pour faire 6, nous lèverons l'index et le majeur, 2 + 4 = 6. Pour faire 7, nous lèverons le pouce, l'index et le majeur, car 1 + 2 + 4 = 7. Le 8 sera la valeur attribuée à l'annulaire : nous ne lèverons donc que ce doigt pour désigner cette quantité. Pour faire 9, nous lèverons l'annulaire et le pouce (non, ce n'est pas facile !), puisque 8 + 1 = 9. Pour faire 10, nous lèverons l'annulaire et l'index : 8 + 2 = 10. Et ainsi de suite.

Vous voyez tout de suite l'avantage de ce procédé (en plus de muscler les doigts, d'exercer ses tables d'additions et d'apprendre à traduire le binaire) : on peut compter jusqu'à 31 avec une seule main, et jusqu'à 1023 avec dix doigts. Ce qui nous sera peut-être, utile un jour ! 😄

Ainsi s'achève cette passionnante série, j'espère qu'elle vous a plu autant qu'à moi !

Maïa, si d'aventure l'envie te prend d'en rédiger la suite... pense à nous ! Un immense merci pour tes partages !! 💓