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mercredi 25 mai 2016

Lire à petits pas


Je ne résiste pas au plaisir de faire un point sur les acquisitions de mes petits lecteurs-scripteurs... L'apprentissage de la lecture me semble si rapide, et elle est pourtant tellement progressive !! 😊 


Antonin a franchi le palier dont je vous parlais récemment, et est à présent très fier d'explorer les digrammes "inutiles" de la langue française ! 😄

Avant de le laisser encoder une nouvelle série, je lui présente le son du jour, et nous passons toutes les cartes en revue : nous nous mettons d'accord sur le mot à écrire ("autobus" et non "bus" ou "car", "mauve" et non "violet", etc.), puis je formule toutes les difficultés orthographiques des mots en question. Par exemple, sur cette série en "au", j'énumère les mots qui comportent un "e" muet à la fin et celui qui n'en comporte pas, et j'attire l'attention d'Antonin sur le fait que le deuxième [o] dans "autobus" s'écrive d'un simple "o". Par la suite, je l'encourage à prendre lui-même en charge cette phase de "débroussaillage" orthographique, dans la mesure de ses possibilités. 


Puis Antonin écrit tous les mots, en s'auto-corrigeant après chacun.

"Tadam !!", s'exclame fièrement Louiselle en me désignant le mot qu'elle vient d'écrire. 😊

Quant à la Damoiselle, elle poursuit la série rose avec beaucoup d'enthousiasme.


Certaines lettres en cursive (le "v", le "s", le "d"et le "r", notamment) ne sont pas encore assimilées. Puisque parallèlement la Damoiselle a très envie d'utiliser l'alphabet mobile et qu'elle en est capable, nous nous appuyons sur L'extraordinaire abécédaire de Balthazar, qui présente sur la même page la lettre capitale - qu'elle connait bien - et la lettre cursive.


Et bien sûr, après chaque encodage, on vérifie grâce au modèle. La Damoiselle déchiffre consciencieusement le mot sur l'étiquette : après l'analyse (écriture), la synthèse (lecture) !


Louiselle m'impressionne par son endurance : encoder 6 mots plutôt longs ne lui pose aucun problème. Pour autant, la Damoiselle n'a pas changé, et son esprit (un peu moins son corps, mais cela dépend des jours...) vagabonde librement pendant l'activité. Parfois, je crois lire dans cette attitude une fatigue, un désir de changer d'activité, mais non : Louiselle veut aller jusqu'au bout. Mais en empruntant autant de détours qu'elle le souhaite. 😉

Le "é" et le "i" sont particulièrement appréciés parce qu'il faut les "fabriquer" !! 😄

A suivre ! 😉

mercredi 18 mai 2016

En ce moment, nous lisons... (05/16)

Je parviens de moins en moins, en ce moment, à démêler les coups de cœur de Louiselle de ceux de son frère (et vice et versa !). Si l'un d'eux aime un livre, il convainc (contamine ?) l'autre assez rapidement, qui se met à le réclamer aussi...

Bon, je suppose que le temps des lectures plus personnelles pointera son nez un jour, quand les enfants auront besoin d'affirmer leurs goûts propres de façon tranchée... Pour l'heure, je vous présente les lectures enfantines du moment tout en vrac, mais une chose est sûre : ils aiment ! 😄


A la sieste, tout le monde !, Yuichi Kasano, L'Ecole des Loisirs, 2009.

Les enfants ont découvert Yuichi Kasano l'année dernière avec Bonjour, les vaches !. On retrouve ici le trait précis et réaliste de l'auteur et cette lenteur empreinte de sagesse dans le texte et l'image. C'est un album à structure répétitive par accumulation, comme on dit dans le jargon. Ici, un simple futon prend le frais et attire irrésistiblement tous ceux qui passent à sa portée. Le matelas sera-t-il assez grand pour soutenir cette sieste collective ? Le jeune lecteur et ses parents sont pris de bâillements irrépressibles tout au long de la narration... C'est vrai que ça a l'air bon, de dormir là ! Même si en refermant le livre, on se demande si tout cela n'a pas été rêvé...


La chambre de la fille, de Perceval Barrier et Matthieu Sylvander, Ecole des Loisirs, 2015.

Rien n'est jamais tout rose ou tout bleu. Tous les parents le savent, qui n'enfantent jamais le bébé dont ils rêvaient. Mais quand trop c'est trop, Madame Souris s'insurge, et le service de fabrication des bébés en prend pour son grade. Car enfin, ce n'est pas juste une histoire de chambre... Voici un livre tendre et plein d'humour pour aborder la conception, l'adoption, la fraternité, et aussi le fait que dans une famille, il ne nait parfois que des filles ou que des garçons... Très mignon !!


Ce n'est PAS une bonne idée !, Mo Willems, Kaléidoscope, 2014.

Du grand art, comme d'habitude avec Mo Willems. Voici un drame, un vrai de vrai, Messieurs-Dames, présenté à la manière d'un vieux film muet. Le dénouement inexorable se rapproche à chaque page tournée, sous les yeux terrifiés des petits spectateurs-oisons... Je vous rassure, les âmes sensibles n'ont pas à s'abstenir car tout est bien qui finit bien - même si le tout laisse bel et bien un délicieux petit goût de cruauté... Ne manquez pas de relire l'album une seconde fois, il fait partie de ceux qu'on décrypte différemment quand on en connait la fin...


Robert Campagnol, Martin Waddell et Barbar Firth, L'Ecole des Loisirs, 1992.

Cela fait longtemps que je veux vous en parler : avec mon amie Lucie, on s'est mise au défit de s'envoyer chacune un album jeunesse tous les deux mois. En clair : j'envoie un livre un mois, j'en reçois un le mois suivant. Et bien sûr, c'est un régal dans les deux sens. 

Robert Campagnol est le dernier album que nous avons reçu - mais il faudra que je vous présente aussi les autres, car ils sont tous bien !, et il nous a beaucoup plu. Par sa narration, d'abord, qui décrit le désir d'indépendance d'un jeune benjamin de famille nombreuse. Par ses illustrations, poétiques et foisonnantes. Par la musicalité du texte, très bien traduit, où l'on retrouve la tendresse de "Tu ne dors pas, Petit ours ?" des mêmes auteurs. C'est un album qui fait grandir... mais pas trop vite ! 😉


Petit Poilu, Pierre Bailly et Céline Fraipont, Dupuis.

Chaudement conseillé par une Maman dont j'avais eu le loisir de constater le bon goût littéraire (Michloé, si tu me lis !! 😉 ), voici une bande dessinée adaptée aux tout-petits ! Ils peuvent même la lire seuls : c'est une bande dessinée sans texte... 😉

Pour moi, la bande dessinée sans texte se distingue radicalement de l'album sans texte, car elle s'oralise. Je ne suis pas toujours à l'aise pour présenter des albums sans texte (quand dois-je me taire, quand dois-je commenter ?) et je leur trouve toujours un petit goût "d'activité scolaire" - même si je les adore, malgré tout ! Rien de cela ici : les aventures de Petit Poilu SE LISENT, sans l'ombre d'un doute. L'enfant et l'adulte suivent, vignette après vignette, la promenade extraordinaire du petit personnage ... et pour moi, j'onomatopète !! 😄 Zui, Boum, Oh, Ahlala, Orevoir, Ouf, etc., les mots de l'histoire flutent, ténus et chuchotés, entre mes lèvres. Petit Poilu, chez nous, a une musique bien à lui, légère et intime, il faut prêter l'oreille ! L'album ci-dessus est pour l'instant notre préféré, même si nous les empruntons par séries... Je reviendrais vous présenter d'autres titres, car c'est un gros coup de cœur familial !


Bob et Marley, Les ricochets, Marais et Dedieu, Seuil Jeunesse, 2015.

Bon, l'association des prénoms de ses ours sympathiques ne fera sourire que les adultes... 😉

Connaissant bien l’œuvre de l'illustrateur Thierry Dedieu, toujours renouvelée, j'étais avide de découvrir cette nouvelle série à l'adresse des tout-petits, et je ne suis pas déçue.  C'est l'histoire d'un binôme - un grand et un petit, association affective toujours très efficace. Bien sûr, le grand protège le petit - mais aussi un peu l'inverse. Ce petit album carré déploie un scénario minimaliste, laconique, qui déborde de tendresse. Bob veut apprendre à faire des ricochets, et Marley, qui n'y connait rien de rien, va avoir une idée ingénieuse pour le mettre en situation de réussite. On aime beaucoup !


Tom-Tom et Nana, Ben ça alors, Bayard, 2005.

Tom-Tom et Nana n'ont pas pris une ride (eux). Même si certaines subtilités des scénarios sont encore incompréhensibles pour mes enfants de 4 et 5 ans, ils s'amusent beaucoup. Et Papa et maman aussi, qui se souviennent de leurs vieux J'aime Lire... Ah, que ne les avons-nous gardés !!!...

En tous cas, c'est drôle de voir que l'ère de la BD est définitivement entamée ici : les enfants savent dans quel sens lire les vignettes, connaissent les fameuses "bulles" dont la pointe indique quel personnage est en train de parler et se penchent avec sérieux sur les idéogrammes, qu'ils déchiffrent scientifiquement, comme autant de hiéroglyphes... 😄

Et chez vous, que lisez-vous ? 😊

samedi 14 mai 2016

Activité(s) pour jour de pluie

Article inspiré par la journée d'anniversaire de Louiselle... 
Il a plu à verse, mais finalement, nous n'aurions pas souhaité qu'il en fut autrement ! 😉


Il y a une catégorie d'activités pour enfants qui m'a toujours fait sourire. Ce sont les activités "spécial jour de pluie". Ce sont par essence des activités calmes, qui nécessitent peu d'espace (jeux de société, art plastique...) puisque les jours de pluie, on passe plus de temps bien au sec dans la maison. Sauf que les dites-activités sont, à bien à réfléchir, des activités "pour tous les temps" : on peut lire au jardin, faire un partie de domino dans un parc... Les activités "pour jour de pluie" sont donc tout à fait idéales quand on les pratique aussi dehors... Étrange paradoxe !! 😄

Mais il existe une activité pour jour de pluie. Une vraie. Une de celles qu'on ne peut faire QUE quand il pleut. Une de celles qui nous font dire : "Ah, vivement la prochaine pluie !!". 

Vous avec trouvé ? Bien sûr. L'activité de jour de pluie consiste à... jouer avec la pluie sous la pluie ! 😄

Voici quelques idées pour développer cette  activité délicieuse et la faire durer tant que l'intérêt de votre enfant demeure :

Sous la pluie, on peut...


1. Regarder :

-  Massés sous un parapluie transparent, nous observons en silence la danse des gouttes qui tombent, rebondissent, ruissèlent, se rencontrent, se fondent, se séparent ...


- Et puis, nos yeux se portent vers la terre. Nous observons la manière dont les différents sols absorbent l'eau - ou pas. Où les flaques se forment-t-elles, pourquoi ? Dirait-on des étangs, des mers, des rivières ... ?


- Nous partons en quête de gouttes d'eau sur des feuilles hydrophobes - ou plutôt, ce sont elles qui viennent à nous, car le spectacle d'une goutte aussi bien formée, aussi stable, presque indestructible, sur une surface visiblement plane est un spectacle qui intrigue. Louiselle essaie de les casser (ce n'est si facile, "La goutte colle à mes doigts !", s'exclame Louiselle). Avec un peu de chance, on peut observer, après l'averse, quelques fourmis venant s'abreuver à cette source - scène qui me rappelle toujours, à une autre échelle et sous d'autres cieux, le défilé au lac des grands animaux de la savane, au crépuscule...


- Observons la surface d'une flaque ou d'une rivière sous la pluie : chaque goutte qui y tombe engendre une série de cercles concentriques qui ondulent... Lançons des cailloux dans l'eau pour essayer de comprendre ce phénomène.


- Observons la surface d'une flaque pendant une accalmie : on dirait un miroir... Qu'y voit-on ? Que se passe-t-il si je touche la surface ? Faisons un jeu : tu touches, et nous comptons les secondes jusqu'à ce que la surface de l'eau redevienne immobile. C'était long ou court ? Peux-tu toucher de façon à que cela soit plus long ? Plus court ? 


2. Écouter : Nous prêtons attention à la chanson de la pluie : chut !! Entends-tu ? Déplaçons-nous : écoutons le bruit des gouttes sur le seau en métal du jardin, sur les feuilles, sur la surface d'une flaque... 

Top du top : déplions la tente "deux-secondes" sur la pelouse, et engouffrons-nous dedans. Là, bien au sec, coupés du monde et la vue au repos, concentrons-nous sur nos oreilles...


3. Toucher : tendons les paumes vers le ciel. Peut-on attraper l'eau ? Tendons le visage vers le ciel, et laissons la pluie mouiller son visage levé et ses paupières closes. C'est aussi une excellente activité pour apprivoiser la peur d'être immergés pour les enfants qui apprennent à mettre la tête sous l'eau.


4. Expérimenter : 

- Réunissons un tas d'éléments naturels : pierres, pommes de pin, noix, feuilles... Lançons-les dans une flaque. Quel est celui qui fait le plus grand splashh ? Et si nous organisions un concours ?

- Louiselle l'a dit plus haut : l'eau, ça colle ! Essayons de coller entre elles deux feuilles mouillées... Qu'est-ce qui, sur notre corps, collent quand ils sont mouillés ? Mais cette cohésion a des limites : pouvons-nous trouver deux objets mouillés que l'eau ne parvient pas à coller ?


5. Chasser : Quels animaux sont de sortie ? Les escargots, les limaces... Mais encore ? Qu'en est-il des insectes ? Des oiseaux ? Du chat de la maison ? Attention, les réponses qui semblent aller de soi ne sont pas toujours évidentes : notre chat, par exemple, aime beaucoup folâtrer sous la pluie et s’allonge dans la boue fraiche sans la moindre gêne !


6. Prédire : 

- Choisissons un beau bâton et une grande flaque. Utilisons le bâton pour prédire la profondeur de la flaque : si je l'y plonge, où l'eau arrivera-t-elle ? Ici, ou là ? Faisons une marque. Vérifions. 

- Bon, ces subtilités n'ont qu'un temps. Une flaque, c'est fait pour sauter dedans. Sautons, sautons, sautons !! Mettons-en partout !!


- Mais au fait, maintenant que nous sommes bien fatigués : la profondeur de la flaque est-elle la même qu'il y a un quart d'heure ? Oui, non ? Pourquoi ? Estimons, vérifions (où est- notre bâton ?), et tâchons d'expliquer !


- Réunissons quelques objets naturels prélevés autour de nous : pierre, pommes de pins, noix, feuilles... (Oui, encore). Essayons de dire à l'avance quels éléments vont flotter, et lesquels vont couler. Trions-les en deux tas, puis vérifions nos hypothèses en les balançant dans une flaque. Alors ? 

Peut-on faire en sorte que les objets flottant traversent la flaque ? Comment ?


J'oublie certainement pleins de possibilités : les jeux avec la pluie sont quasiment infinis... N'hésitez pas à me raconter quel est votre jeu préféré dans les commentaires !!

Et je vous quitte en concluant : Ah, vivement la prochaine pluie !! 😉

dimanche 8 mai 2016

Semaine symphonie : 18/16

Un vieux jeu emprunté à la ludothèque : "La sorcière aux pommes", de Haba.

Introduction (crescendo)

La semaine entière a été orientée vers celle à venir, au cours de laquelle Louiselle fêtera ses 4 ans. Elle attend vraiment cette fête, et c'est la première fois depuis sa naissance qu'elle peut compter les jours... Nous avons de la chance cette année : le 11 mai tombe un mercredi. Et c'est tout un programme pour permettre que ce jour soit, de l'aube au crépuscule, une célébration de la naissance de ma fillette - dans la plus grande simplicité, en même temps. C'est important, la simplicité. Personne ne gagne à la surenchère : ce sera donc simplement une journée extraordinaire. Voilà. Et je crois que je me découvre un nouveau goût, celui de préparer dans l'ombre ces petites célébrations familiales, qui ne coûtent pas grand chose mais qui contiennent beaucoup d'amour dedans... 😉

1er mouvement : Le bas printemps (spiccato)


Nous y voilà. Nous entrons officiellement dans le bas printemps : les martinets sont revenus d'Afrique il y a 8 jours, et il commence à faire chaud - plus seulement doux, mais chaud ! Les maximales dépassent les 20 degrés. On recherche la fraicheur des lacs de montagne, on trie les garde-robes une fois de plus. Et une fois de plus, en nettoyant le garde-manger de fond en comble, on se demande si on échappera aux mites alimentaires (les premières ont été aperçues, gare !), je promets à mon homme que oui, et que je respecterai bien à la lettre les bons conseils de cet article-là, et lui me déclare que de toute façon il commence le boycott saisonnier de la vente en vrac bio, ce à quoi je rétorque que ce n'est la peine, car cette année, je vais VRAIMENT faire attention, et comme tous les ans, je lis dans son regard qu'il ne me croit pas du tout, et je rebondis en argumentant que...

L'hiver n'est plus qu'un souvenir. Notre printemps, à présent, regarde vers l'été. 🌞

Table "de la nature"

2e mouvement : Pique-nique au jardin (rallentando)


Lundi soir, je suis sortie du travail épuisée. Sur le chemin du retour, seule dans ma voiture, je me suis dit qu'il serait bon d'improviser un petit pique-nique.  L'air était frisquet (nous étions encore dans le haut printemps, voyez-vous ?), mais je me suis arrêtée avant de rentrer, histoire de faire quelques courses en conséquence : après tout, vous pouvions bien pique-niquer dans le salon, non ?

Finalement, le ciel s'est levé, et nous avons tout sorti au jardin : la nappe spécial pique-nique, la vaisselle colorée et le menu aussi diététique que celui des barbecues de nos voisins. 😉 Les enfants étaient vraiment contents, et je dois dire, moi aussi ! Manger par terre, avec les doigts, des petites choses industrielles et caloriques, voilà exactement ce dont nous avions besoin ce soir-là. Ce repas a rechargé mes batteries à un point !!!


3e mouvement : Vie pratique (sempre)


Et l'activité de Vie pratique de la semaine (qui développe la coordination main/œil, la concentration, la poursuite d'un objectif et la motricité fine) est... le tamisage ! 😄 Ici, il s'agit simplement de semoule très fine, que Louiselle transfère d'un bol à l'autre à travers sa passoire, mais on peut aussi proposer un mélange de deux substrats à séparer (riz et sel, par exemple).

4e mouvement : La station de ski


Ah, il est vrai que ce petit documentaire n'est absolument pas de saison, mais c'est un fait : on aime rêver à d'autres météos, comme on aime s'imaginer sous d'autres latitudes... Non ?

Antonin a emprunté ce livre à la bibliothèque et a clairement exprimé cette semaine que c'était son livre préféré du moment. Nous le lisons tous les soirs... Et il est apparu aux parents pantouflards que nous sommes, que nous ne pouvions plus reculer : les enfants commenceront l'apprentissage du ski l'hiver prochain...  Et ma foi, j'apprendrais en même temps qu'eux, ça ne doit pas être si difficile, hein ? Encore un de mes beaux principes qui vole en éclat, après 38 ans de boycott des stations de ski qui défigurent les paysages naturels... et qui me permettait d'échapper, sous couvert de grands sentiments, au froid glacial, à l'humidité, et à la bêtise du touriste moyen (moi, j'aime pô le tourisme). Voilà, aujourd'hui, je suis Maman de deux petits grenoblois, et ici, les enfants naissent avec des skis au pieds, c'est ainsi... Et le pire du pire, c'est qu'une partie de moi est sûre qu'en fait, je vais adorer.

Compliquée, moi ? 😄

5e mouvement : Puzzles (meno vivo)


C'est drôle : Louiselle a connu un engouement pour les puzzles, l'année dernière, qui a duré plusieurs mois. C'était la première activité sur laquelle elle se jetait au réveil, et la dernière qu'elle lâchait avant le coucher. A tel point qu'elle avait réussi à persuader son frère qu'il s'agissait d'une activité digne d'intérêt. C'est dire ! Et puis, les puzzles sont tombés en désuétude. Voilà plusieurs mois qu'ils sont boudés, malgré une rotation régulière... 

Alors, ce week-end, je les ai TOUS sorti. Boum. Ça faisait une grande pile au milieu de la pelouse qui attiré les enfants comme un aimant. Et c'était bien bon de les voir se pencher ensemble sur les formes et les motifs, argumentant sur l'emplacement d'une pièce ou son orientation... Moi, j'aime quand mes enfants font des puzzles !! 😊 

6e mouvement : Dessins (bel canto)


Et à propos d'invitation, rien de tel qu'une boite de feutres neufs et de nouveaux carnets à croquis pour relancer l’intérêt pour le dessin ... 😉

Ci dessus, voilà un dessin que Louiselle a abondamment commenté au cours de sa réalisation. J'ai toujours envie de valoriser cela, car il s'agit d'expression écrite à part entière, même si l'enfant ne sait pas encore écrire. Mais je n'iame pas écrire sur le travail lui-même, j'ai l'impression de le dénaturer. Lorsque c'est possible, je scanne donc l'original, je l'imprime en plus petit, et c'est cette copie, collée en regard de l'original, qui est annotée.

7e mouvement : En catimini (arpeggio)


Après les mains de mes enfants et les fleurs de mon jardin, mon appareil photo a un nouveau dada : il aime capturer les vestiges des jeux de Damoiseau et Damoiselle.  Il entre dans leur chambre quand ceux-ci n'y sont pas, et il voit.... 

... des pièces de menue monnaie qui transforment un modeste édifice en palais des mille et une nuit, des soupes aux cailloux qui remplissent généreusement des éléments de dinette en fer blanc, et des savons... Ah, les savons !! Vous ai-je déjà dit qu'ils figuraient parmi les jouets préférés de mes enfants ? Ils en trainent dans tous les coins, les reniflent, les cachent, se les échangent... Les petites savonnettes d'hôtel que nous leur rapportons sont leur préférées, suivies de près par les gros savons de Marseille vert olive...


Weird children... 😉

Bonne semaine chez vous ! 😊 

dimanche 1 mai 2016

Semaine symphonie : 17/16


Introduction (espressivo)

Et voilà : après les yeux bleu-vert de ma fille, vous avez droit aux yeux vert-bleu de mon garçon... L'extrême diversité dans la ressemblance profonde... Même si je n'en reviens jamais quand les gens se retournent sur leur passage : 

"Oh, mais qu'est-ce qu'ils se ressemblent !! Ils sont jumeaux ??"

Se ressembler, mes enfants ? Pff, mais pas du tout. Rien à voir. Rien de rien. Même si visiblement, ça ne se voit pas au premier coup d’œil... 😉

Mais je reviens à nos moutons :  notre semaine !! 😄

1er mouvement : Jouer, jouer, jouer (appassionato)


Je vous ai déjà parlé des Robocar Poli ? Je crois que oui. 😉

Découverts par hasard chez leur nounou - il faut savoir que les enfants ne regardent JAMAIS RIEN chez leur nounou, qui a autre chose à faire avec eux et qui respecte ma réticence par rapport à la télé. Mais boum, UN dessin animé, UNE fois : Robocar Poli. Et le virus était attrapé... 😉

Donc : découvert par hasard, ce dessin animé a relancé le jeux des enfants d'une façon qu'on n'avait pas vu depuis Noël 2014. A l'époque, les enfants s'étaient enthousiasmés autour du calendrier de l'avent Playmobil, au point de ne jouer qu'à cela pendant un mois. Quelle émotion et quel plaisir pour nous autres parents de les voir développer des scénarios ensemble, dans l'entente (entre eux) et l'indépendance (par rapport à nous) la plus parfaite ?

Bien sûr, il y eut des tonnes de Playmobil sous le sapin. Toute la famille s'était donné le mot - à tel point que la plupart des oncles et tantes en offrent encore aujourd'hui. Pourtant, mystérieusement, en janvier 2015, tout s'arrêta. Avec ce mois d'engouement extrême, les enfants n'eurent plus un regard sur leur caisse de Playmobil, pourtant pleine à craquer de merveilleux éléments...


Les Robocar Poli relancent aujourd'hui le plaisir du jeu d'imagination : grâce à eux, les enfants redécouvrent leurs petites voitures, ils redécouvrent les jeux de construction. Ils inventent des scénarios, apprennent à s'écouter l'un l'autre, à respecter les décisions de l'autre, endossent des rôles "pour de faux".. et s'amusent des heures durant ! Pendant lesquelles Papa et Maman savourent leur liberté, depuis le temps qu'ils n'avaient plus l'habitude ! 😄

2e mouvement : Le "AU" de AUTOBUS (adagio)



Alors qu'Antonin a intégré sans peine ses premiers digrammes ("ch", "an", "in", "ou", etc.), il se désintéresse complètement de la suite des opérations depuis quelques semaines. Je viens seulement de comprendre pourquoi : le Damoiseau n'a pas besoin de ces graphies. Pour quoi s'encombrer du "oi" quand on peut écrire "oua" ? A quoi servent le "au" ou le "om" lorsque le "o" et le "on" existent ? 😄

Cette résistance n'est absolument pas un problème en soi, bien entendu. Antonin a bien le temps d'intégrer ces notions, rien ne presse. Ceci dit, il y a un conflit d'intérêt, puisque le Damoiseau aimerait lire ses albums dans le texte, et qu'il est bloqué. J'ai donc décidé de construire une petite invitation sur la graphie "au" cette semaine, que j'ai essayé de rendre attractive et sensorielle au possible.

Verdict : Antonin a adoré patouiller et tamponner dans le sable de lune maison (1,5 dose d'huile mélangée à 8 doses de farine)... Reste à voir si cette séance lui aura permis de fixer la graphie... L'avenir nous le dira ! 😄

3e mouvement : Comptines des animaux de la ferme (cantabile)


LE disque qui tourne en boucle cette semaine - et au moment où j'écris ces lignes, par exemple.

Bon, comme d'habitude avec Didier Jeunesse, c'est du bon. Et avoir Chanson pour mon chien et Le rock'n roll des gallinacées sur le même CD, c'est tout de même archi-top. Encore un que nous allons ré-emprunter à tour de bras. 😉

4e mouvement : Transavasements (legato)


Et le transvasement de la semaine est...

Sur un plateau : un petit bol rempli de semoule très fine, une petite cuillère, un entonnoir et une petite bouteille. Le tout se passe de consigne, vous pouvez me croire ! 😉


Les transvasements en tout genre musclent la main et les doigts en vue de l'apprentissage de l'écriture (d'ailleurs Antonin, 5 ans, raffole lui-aussi de ces activités), permettent des expériences physiques et sensorielles concrètes, favorisent la concentration par le plaisir de faire, de refaire (et éventuellement, de détourner pour patouiller)... What else ?

5e mouvement : La chaine de cent (comodo)


Allez. Après un petit temps d'hésitation, je me décide à poursuivre la progression montessorienne en numération. Alors que nous n'avons PAS le matériel (et que j'espère ne pas avoir à l'acheter) : oui, je sais, ça tient de l'inconséquence. Ou plutôt, de l'insouciance : nous verrons bien de quoi demain sera fait, de quoi mes enfants auront besoin plus tard, si le matériel fait défaut, et si oui, pourquoi et comment. En attendant : j'avance à l'aveugle ! Mais en avançant. 😉


Bon, la chaine de cent ne ménageait aucune surprise interne à mon Damoiseau, qui a déjà construit tous les objectifs visés par d'autres biais. Nous l'effectuons ici avec notre matériel de numération / en plastique moche / qui n'est même pas aux bonnes couleurs / mais qu'Antonin adore  - ce qui m'a obligée à imprimer les étiquettes-flèches en nuances de gris pour passer outre les codes couleurs, dont Antonin n'a pas besoin pour l'instant de toute façon, puisqu'il sait lire à peu près n'importe quel nombre inférieur au billion en s'appuyant sur la notation positionnelle.

Nous verrons si la nécessité d'un quelconque code se fait sentir à un moment ou à un autre, mais pour l'instant : non. Alors...

Antonin s'est un peu ennuyé en construisant cette chaine - mais a eu un éclair de diamant dans les yeux quand je lui ai annoncé qu'à la prochaine occasion, nous construirions sur le même principe la chaine de mille ! Ouahou ! Dit comme ça, ça a l'air bien ! Pourvu qu'elle ne le déçoive pas ! 😄

6e mouvement : Mélange de couleurs



Voici une recette simple pour mettre de la couleur dans un jour tout gris :

Sur une plaque de four, étalez du papier cuisson, que vous recouvrez de bicarbonate de soude. Disposez deux pipettes et un bac à glaçon rempli de vinaigre coloré au colorant alimentaire...

Commencez la séance par une petite relecture de Balthazar et les couleurs de la vie et des rêves aussi, et laissez faire la magie !


Les dégradés obtenus sont dignes des délicates aquarelles, n'est-ce pas ?

7e mouvement : Polygones (poco)


J'ai proposé à Louiselle le début de cette séquence-là. Le nombre de figures est un peu élevé pour la Damoiselle qui, bien qu'elle manifeste un intérêt certain, préfère au bout de quelques minutes se détourner de l'activité pour aller jouer - hé, nous sommes vendredi, et c'est bien légitime ! Du boulot, point trop n'en faut !


Son frère achèvera l'activité de mise en paire pour elle - et à ma grande surprise, réinvestira le mot "polygone" sans que je le sollicite... 😉 Voilà qui me conforte dans le choix d'enseigner à ma cadette par les même voies ! 😊   

Bonne semaine chez vous ! 😊