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mercredi 16 novembre 2016

Histoires de coeur


Les adeptes de la communication non violente le savent : le "vivre ensemble" est grandement affecté par la manière dont nous nous parlons les uns les autres. Comme si les émotions des uns avaient le pouvoir d'influer sur celles des autres... En classe comme à la maison, l'éducateur constate tous les jours le lien substantiel entre la sécurité émotionnelle de l'apprenant et sa capacité à s'investir dans les apprentissages...

Les psychologues rabâchent depuis plusieurs décennies qu'il faudrait enseigner la communication des sentiments à l'école. Plus facile à dire qu'à faire, et voilà quelques années déjà que je tâtonne dans cette voie. Et puis, je suis tombée sur cette séquence - en anglais - que je souhaite partager aujourd'hui avec vous : fluide, lumineuse et efficace, toute cousue de bienveillance et de sens de la justice, absolument compréhensible dès le plus jeune âge... J'ai su qu'elle allait faire beaucoup pour nous. Cela s'est vérifié immédiatement, et si j'en crois le bon moment que nous avons passé, ses bienfaits n'ont pas fini de se faire sentir !! 😊

Une version imprimable de cette séance est disponible en fin d'article ! 

Au préalable : 

Abordez le sujet avec votre enfant : verbalisez le fait que certaines paroles ont un impact sur les autres, qu'elles peuvent blesser ou, au contraire, faire beaucoup de bien. "Connais-tu des paroles qui font du bien ? Connais-tu des paroles qui font du mal ?". Les réponses de votre enfant sont un indicateur précieux : s'il n'est pas en mesure de vous répondre, c'est que la séance doit être remise à plus tard. Patience ! 😏

Expliquez que les paroles qui font du mal sont un jugement négatif sur une personne, et qu'elles ne sont pas les bienvenues dans une famille - ou dans une classe. On peut aussi, à ce stade, dresser une liste de toutes les paroles positives qui passent par l'esprit des enfants et enrichir cette liste au fil du temps.

Une histoire qui déchire :

Dessinez deux cœurs dans du papier Canson, et scotchez l'un d'eux sur votre poitrine. Contez alors une histoire similaire à celle qui suit - adaptez son contenu à votre sensibilité, à l'âge et au vécu de vos enfants. Chaque fois que le protagoniste de votre petite histoire reçoit une parole blessante, lancez un petit signal : par exemple, mimez une blessure en crispant vos main et en imitant le bruit d'une déchirure. Les enfants, chacun à leur tour, viendront alors déchirer un morceau du cœur en papier scotché sur votre pull, et le laisseront tomber sur le sol.

À la fin de l'histoire, le cœur est en morceaux...


"Amélie n'avait pas bien dormi, cette nuit-là. Quand son père vint la réveiller, elle eût beaucoup de mal à se lever. Son père la secoua une fois, deux fois, puis se mit à crier : "Debout, paresseuse !". 
💔
Amélie se leva, et choisit ses vêtements pour la journée. Elle choisit une robe qu'elle trouvait jolie, mais en sortant de sa chambre, elle croisa sa sœur qui se mit à rire :  "Qu'est-ce que tu es moche là-dedans, cette robe est ridicule !", s'exclama-t-elle.
💔
Amélie changea de vêtement, puis se rendit ensuite à la cuisine pour y prendre son petit déjeuner. Son frère venait juste de finir le paquet de céréales, il ne lui avait rien laissé. "Voilà ce qui se passe quand on dort trop longtemps", ricana-t-il.

💔
Amélie prit son cartable et sortit pour se rendre à l'école. Comme elle était en retard, elle décida de prendre un raccourci. Alors qu'elle traversait un quartier inconnu, un jeune garçon l'interpella : "Qu'est-ce que tu fais dans ma rue ? Je n'aime pas les filles dans ton genre, file de là !".
💔
"Tu es en retard", dit le maître lorsqu'elle entra dans la classe. "Tu seras punie."
💔
À la cantine, Amélie voulut s'asseoir à côté d'autres filles, mais celles-ci lui dirent : "Non, cette place n'est pas pour toi, va t'asseoir à une autre table."
💔
Dans l'après-midi, le maître demanda à Amélie de réciter sa poésie. Alors qu'elle hésitait sur un vers, un de ses camarades se mit à rire et à se moquer d'elle.
💔
Après l'école, sur le chemin du retour, Amélie courut et trébucha contre un trottoir. Elle troua son pantalon. Quand sa mère la vit rentrer, c'est la première chose qu'elle remarqua : "A cause de toi, ce pantalon est bon à jeter ! Quand est-ce que tu feras attention à tes affaires ?"

💔
Pendant qu'Amélie faisait ses devoirs, son grand frère vint jeter un œil par dessus son épaule : "Pff, tu es nulle, ton écriture est trop moche, moi j'écris beaucoup que toi, c'est sûr !".
💔
Au dîner,  il y avait une soupe qu'Amélie n'aimait pas, et son père se mit en colère : "Tu es insupportable ! Tu ne manges jamais rien, tu fais tout pour nous contrarier !"
💔
Au moment de se coucher, sa mère vint la border, et se mit à ressasser tous les évènements désagréables de cette journée. Elle embrassa sa fille en concluant : "J'espère que tu seras plus sage demain !!"  
💔

Vous constaterez peut-être un certain plaisir chez les jeunes auditeurs pendant votre récit : l'exercice est littéralement cathartique. Il leur permet de revivre "pour de faux" des situations analogues. La distanciation est effective : toutes ces mésaventures ne leur arrivent pas à eux, mais à un autre enfant, dont vous aurez pris soin que le prénom n'évoque personne de votre connaissance. De plus l'aspect redondant et caricatural du récit ne leur échappe pas, et se dote d'un certain comique de répétition.

Après l'histoire, engagez la discussion : "Comment se sent Amélie tout au long de cette journée ? As-tu déjà eu une journée comme celle-ci ?". Vous constatez la profondeur du sentiment de compassion des enfants derrière leurs sourires - et peut-être même sont-ce ces sourires, cette légèreté et ce plaisir, qui autorisent une compassion de cette qualité...

Une histoire qui comble :

Scotchez à présent le deuxième cœur sur votre poitrine, et racontez une histoire similaire, dans laquelle Amélie, cette fois, reçoit des paroles encourageantes tout au long de sa journée. Pour chaque bienveillance reçue, vous lancerez un petit signal (soupirez d'aise en ouvrant les mains par exemple) et les enfants, à tour de rôle, colleront une gommette colorée sur le cœur en papier.


"Amélie n'avait pas bien dormi, cette nuit-là. Quand son père vint la réveiller, elle eût beaucoup de mal à se lever. Son père la câlina doucement et lui dit : "Je sais que tu es très fatiguée et que c'est très difficile, ce matin. Courage, je sais que tu vas y arriver !"  
💖
Amélie se leva, et choisit ses vêtements pour la journée. Elle choisit une robe qu'elle trouvait jolie. En sortant de sa chambre, elle croisa sa sœur qui lui sourit :  "Qu'est-ce que tu es jolie là-dedans, ces couleurs te vont très bien !", s'exclama-t-elle.
💖
Amélie se rendit ensuite à la cuisine pour y prendre son petit déjeuner. Son frère mangeait justement ses céréales :  "Il n'y en a plus beaucoup, mais je t'en ai gardé un peu... Je sais que tu as très faim le matin, alors on partage ?

💖
Amélie prit son cartable et sortit pour se rendre à l'école. Comme elle était en retard, elle décida de prendre un raccourci. Alors qu'elle traversait un quartier inconnu, un jeune garçon l'interpella : "Je ne t'ai jamais vue par ici, tu t'es perdue ? Veux-tu que je t'indique ton chemin ?".
💖
"Tu es en retard", dit le maître lorsqu'elle entra dans la classe. "J'espère qu'il ne s'est rien passé de grave ? Est-ce que tu vas bien ?"
💖
À la cantine, Amélie voulut s'asseoir à côté d'autres filles : "Attends, nous allons nous déplacer un peu pour que tout le monde puisse s'asseoir. Est-ce que tu n'es pas trop serrée ?"
💖
Dans l'après-midi, le maître demanda à Amélie de réciter sa poésie. Alors qu'elle hésitait sur un vers, un de ses camarades tenta de lui souffler discrètement pour l'aider.
💖
Après l'école, sur le chemin du retour, Amélie courut et trébucha contre un trottoir. Elle troua son pantalon. Quand sa mère la vit rentrer, c'est la première chose qu'elle remarqua : "Saignes-tu ? Viens vite, nous allons soigner cela, tu dois avoir mal."

💖
Pendant qu'Amélie faisait ses devoirs, son grand frère vint jeter un œil par dessus son épaule : "Oh, tu as fait des progrès, on voit que tu t'appliques."
💖
Au dîner,  il y avait une soupe qu'Amélie n'aimait pas, et son père lui dit : "Je suis ennuyé que tu ailles te coucher l'estomac vide, d'autant que je me suis donné beaucoup de mal pour faire à manger ce soir. Mais je sais que tu ne dis pas ça pour m'embêter."
💖
Au moment de se coucher, sa mère vint la border, et embrassa sa fille en concluant : "Je te souhaite de beaux rêves ! Repose-toi bien, je t'aime très fort !!" 
💖

Bien sûr, ce cœur qui s'orne au fur et à mesure de l'histoire est un symbole fort- ici, les enfants ont voulu l'exhiber sur nos murs après la séance. Prenez le temps d'un petit retour ("Comment Amélie se sent-elle dans cette histoire ?  Que penses-tu de cette histoire ?") et vous constaterez certainement que la prise de conscience est double chez l'enfant : il s'agit à la fois de réaliser le pouvoir de ses propres mots (Je peux faire beaucoup de bien, et c'est assez facile !) mais aussi de prendre la mesure du bienfait que certaines paroles procurent - et parfois, des petites paroles tout bêtes auxquelles on n'a jamais fait vraiment attention... 


À vrai dire, il y a une troisième prise de conscience : c'est celle de l'éducateur... que cette séance encourage directement à la bienveillance ! 😊


Faites-moi un petit retour si vous la tentez !  😊

18 commentaires:

  1. C'est très chouette, je ne manquerais pas de le faire un jour... Hier, il y avais un article très chouette sur le même sujet ici http://lesenfantlises.canalblog.com/archives/2016/11/15/34568511.html , sur ce même thème j'aime beaucoup le livre alexander and the terrible horrible no good very bad day qui plait beaucoup à ma fille https://www.amazon.fr/Alexander-Terrible-Horrible-Good-Very/dp/0689711735/ref=sr_1_1?s=english-books&ie=UTF8&qid=1479330514&sr=1-1&keywords=alexander+and+the+terrible+horrible+no+good+very+bad+day , Bonne fin de semaine!

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  2. Il faut que je modifie l'histoire pour rendre la journée de la petite moins terrible: fiston (un grand sensible de 5 ans) a eu les larmes aux yeux et s'est mis très en colère en l'entendant (et je ne me suis rendue qu'au petit dej!). Rien de la légèreté et point de plaisir ici... Il n'est pas prêt probablement. Ceci dit, une belle idée, très concrète! Merci!

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  3. Wouah, j'adoooore !
    Ça me rappelle un peu ton travail sur les bulles des émotions.
    Merci pour la ressource, je reviens en parler dès que j'ai appliqué cette magnifique idée !

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    1. hop, petit bilan ! :)

      J'avais préparé les cœurs, les stickers et imprimé le texte en pense-bête pour pouvoir sauter sur l'occasion quand elle se présentait : j'ai attendu d'avoir un moment où je n'étais qu'avec les grandes (4 ans et 6 ans), car avec Miss2ans dans les pattes, ça aurait été compliqué.
      Un matin où elles se sont réveillées franchement tôt (avant 6h...), je me suis donc installée sur une chaise en face du canapé, ou mes grandes bouquinaient sous le plaid.

      Comme je m'y attendais, la première histoire a été très difficile à entendre pour ma grande émotive : mon aînée avait les larmes aux yeux, elle me disait que mon histoire était nulle, elle n'a pas voulu déchirer le cœur... Ce qui a fait le bonheur de ma cadette !
      Puis la deuxième histoire, et là j'ai tout de suite vu que mon aînée avait compris où je voulais en venir. Ma cadette était dans le jeu, dans le plaisir de mettre les gommettes, alors que ma grandes anticipait mentalement chaque épisode, voir inventait une réponse bienveillante avant d'écouter ma proposition !
      Elle a fait le lien avec les livres des Blipoux :
      https://www.auxeditionsduphare.com/store/fr/livres/35-bastien-et-les-blipoux-9782981373014.html

      J'ai demandé ce qui était semblable et ce qui était différent dans les 2 histoires, mon aînée a bien compris qu'il y avait juste les mots qui changeaient. Elle a aussi fait le lien avec ce que je leur disais du temps de l'omniprésence de la Reine des Neiges dans leurs jeux : les 2 voulaient être Elsa qui a des pouvoirs magiques, alors qu'en réalité dans le film, celle qui le pouvoir le plus grand, le pouvoir d'amour, c'est Anna. Nous évoquions souvent notre "pouvoir d'amour", et puis nous l'avions oublié.
      Ce bon moment nous a permis d'en reparler, c'était vraiment salutaire !

      Très émouvant aussi, car j'en ai profité pour creuser un peu avec mon aînée avec laquelle je me dispute très souvent actuellement. Je sais que vers 6/7 ans le cerveau se transforme, les enfants sont parfois traversés par une grande tristesse qu'ils n'expliquent pas ; ce fameux deuil de l'innocence de la petite enfance. Mais j'ai beau le savoir, les montagnes russes d'une éponge à émotions sont dures à gérer en famille.
      Alors oui, la prise de conscience de l'éducateur est franchement utile aussi !
      D'ailleurs, j'ai relu ce billet :
      http://blog.scommc.fr/je-vais-te-tuer-tes-quune-conne-gerer-la-violence-dun-enfant-sans-senerver/

      Merci Elsa pour cette belle découverte.

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  4. Ahhh mais c'est génial!! A tester chez nous je te dirai ce que ça donne! Peut être que ça va nous aider à sortir de l'impasse dans laquelle nous sommes avec PetitF depuis quelques jours?? (et où oui... on finit par ne plus être bienveillants)

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  5. Mettre des mots sur les émotions, réfléchir à l'impact d'une parole... Je ne l'aborde pas assez souvent avec mes enfants, parce que je ne prends pas le temps ou je ne sais pas comment m'y prendre... alors que c'est tellement important !

    Merci pour cette belle idée.

    Peut-être que l'histoire et la démarche peuvent même s'adapter à une classe ? Cette année, mes élèves ont beaucoup de difficultés à s'écouter et à se respecter...

    Bonne soirée.

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    1. Oui, Boutdechou en Eveil, la séquence d'origine a été construite pour une classe et je n'en ai pas changé une virgule... Je pense la proposer telle quelle à des élèves de GS un peu "compliqués" en décloisonnement. ;-)

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  6. C'est génial, merci beaucoup pour cette très belle séance !

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  7. Très belle idée, très inspirante. Merci !
    Les mots peuvent blesser tellement plus profondément et plus durablement que certains gestes / ou au contraire réconforter et encourager très efficacement.

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  8. Connaissez-vous les accords tolteques racontés aux enfants ? En vous remerciant encore une fois de vos partages .

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  9. J'adore !
    Je partage pour garder cette merveille sous le coude et vais très vite vivre ce moment avec mes garçons. MERCI

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  10. J'aime beaucoup également et m'empresse d'aller dessiner/découper des jolis <3 !!

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  11. Bonjour
    Petit retour: Nous avons fait l activité vendredi après-midi et les enfants ont été captivés. Leur conclusion a tout de suite été: " la première histoire on se sent tout triste et la deuxième hyper joyeux !". Ils l'ont fait lire à leur père le soir et on m a demandé de le relire pendant le we. J'ai même entendu à la suite d une parole un peu sèche entre eux : "ne parle pas comme ça ! on dirait un mauvais jour d Amelie !"
    Merci beaucoup pour cette idée. J'ai l'impression que cela les a marqué.

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  12. Bonjour
    Petit retour: Nous avons fait l activité vendredi après-midi et les enfants ont été captivés. Leur conclusion a tout de suite été: " la première histoire on se sent tout triste et la deuxième hyper joyeux !". Ils l'ont fait lire à leur père le soir et on m a demandé de le relire pendant le we. J'ai même entendu à la suite d une parole un peu sèche entre eux : "ne parle pas comme ça ! on dirait un mauvais jour d Amelie !"
    Merci beaucoup pour cette idée. J'ai l'impression que cela les a marqué.

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  13. Ohhhh c'est magnifique ... j'en suis toute émue en faite... merci beaucoup pour ce partage, j'ai hâte de le faire à la maison.Encore MERCI! :)
    Carine

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  14. Bonjour,
    J'ai été séduite en lisant ce texte. Je l'ai tenté hier avec mes deux enfants, surtout pour ma grande de presque 4 ans, le petit de 21 mois était là aussi à écouter.
    Ma fille a pris beaucoup de soin à décorer les cœurs avant chaque histoire.
    La première histoire a suscité très peu de réaction, elle a déchiré le coeur sans rien dire et n'a rien voulu dire ensuite.
    Pendant la deuxième histoire, beaucoup d'émotion surtout lorsque la fratrie était évoqué. Et de voire les réactions de ma grande j'en étais émue aux larmes.
    A la fin, elle a voulu donner le cœur à son frère en lui disant "c'est un cœur d'amour pour toi".
    C'était un beau moment à trois.
    Le cœur est sur la vitre de la porte-fenêtre du salon avec encore plus de petits cœurs car après l'histoire elle a voulu en coller encore et encore.
    Merci pour cette aventure et tout le reste sur les deux blogs dans lesquels je m'immerge en ce moment

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  15. Bonjour Elsa, Merci pour ce beau partage, je venais fouiller ici pour chercher justement des pistes, idées pour parler de la violence à ma fille. En effet, un petit garçon dans sa classe tape les autres et leur dit des choses parfois blessantes. Je vais donc déjà tester cette activité pour parler de cette question qu'elle aborde également avec son formidable enseignant. Je cherche aussi des livres qui traiteraient de cela si vous avez des pistes. Merci d'avance.

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  16. Bonsoir,
    Merci pour ces deux belles histoires. Je les ai offertes "en cadeau" de nouvelle an,née à mes élèves de CE1. Avec, pour résolution 2017, de "faire attention au coeur des autres".
    Et en effet, après les grands éclats de rire du début, je sentais bien qu'une gêne, un malaise les envahissait. Si bien qu'à la fin, plus aucun de mes 24 élèves de réagissait aux railleries et moquerie du "coeur déchiré". Ils s'y sont tous retrouvés, et chacun a été marqué par une phrase différente, celle qui faisait sans doute le plus écho à une situation vécue.
    Maintenant on enchaine sur des petites situations, dans lesquelles les enfants, en production d'écrit, imaginent une phrase "qui déchire le coeur", et une autre "qui comble le coeur".
    Un enfant pleure devant le portail, il attend sa mère, mais elle est en retard. Il est seul. Comment réagis-tu ?
    Ah, comme d'habitude, des dizaines d'idées de projets, mais si peu de temps pour les réaliser...

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