Pensez aux coloriages historiques, ils font fureur ! 😊 |
Depuis Septembre dernier, nous suivons à la maison une petite progression en Histoire dont je vous parlais ICI et LÀ: tous les mois, nous nous penchons sur la vie d'un personnage capital de notre histoire nationale.
J'ai reçu quelques questions sur ma manière de procéder, auxquelles je vais tenter de répondre aujourd'hui... brièvement si possible ! 😁
En Histoire, pars-tu des centres d'intérêt de tes enfants ?
Ma réponse va surprendre tous ceux qui connaissent ma manière de procéder habituelle : non.
Du moins, pas pour le moment. Pas vraiment. Pas en la matière. Enfin, non, quoi. 😁
L'Histoire de France ne s’acquiert pas comme on acquiert la marche, la parole, ou les concepts mathématiques. Ce savoir humain est d'une toute autre nature : il est tissé de contingences. Non seulement certains grands hommes ont pris des décisions qu'ils auraient très bien pu ne pas prendre (Ah, si César n'avait pas franchi le Rubicond...), mais surtout les évènements retenus par la mémoire collective sont eux même le résultat d'une Histoire, elle aussi contingente, et fortement liée aux modèles de pensée dominants d'époques qui se sont succédé et influencé (Nul n'avait jamais entendu parler de Vercingétorix avant le XIXe siècle...).
Lorsque l'enfant apprend à marcher, à s'asseoir et à parler, il suit un plan de développement interne qu'il fortement préjudiciable de "stimuler". Hors problèmes de santé spécifiques ou carences affectives dramatiques, tous les enfants apprennent à marcher, à s'asseoir et à parler. Laissons-les donc faire leur boulot. De même, laissons-les faire leur apprentissage sensoriel - il est impossible par définition de le faire à leur place, de toute manière. En ce qui concerne l'entrée en mathématiques, je ne suis pas loin de penser, à l'instar de Platon, que l'enfant porte en lui des schèmes universaux, avec lesquels il naît, et qu'une fois encore, en la matière, l'adulte n'a qu'un rôle discret à jouer. Si les apprentissages sociaux et culturels se font par imitation ou immersion, les choses se gâtent légèrement lorsqu'on considère le monde de l'écrit...
Mais revenons à notre Histoire. 99% des élèves à qui j'ai enseigné l'Histoire
(et il y en a eu, je me charge de cette matière dès que possible en
décloisonnement) n'en avaient jamais entendu parler. Et n'avaient donc
rien construit, si on excepte des connaissances parfois solides sur la Pré-Histoire, période très (trop ?) largement traitée lors de leur scolarité antérieure.
Bien sûr, l'enfant qui n'a jamais entendu parler d'Histoire de France développe tout de même un intérêt pour la chose, par exemple pour les dinosaures ou les chevaliers. Et bien sûr, nous sommes attentifs à cet intérêt et nous le nourrissons. Mais je ne suis pas du tout sûre que, ce faisant, nous "fassions" de l'Histoire. A vrai dire, l'étude des dinosaures ne fait pas, stricto sensu, partie de l'Histoire humaine, mais plutôt de celle des Sciences naturelles. Et l'intérêt pour les chevaliers, si on ne la greffe pas sur un contexte historique très précis, se mêle vite à l'univers des contes de fées - ce qui très bien en soi, bien sûr, mais qui échappe une fois de plus au champ de la science qui nous concerne.
Je n'ai pas attendu que mon nouveau-né manifeste un intérêt pour les livres pour lui en dire (des tas et des tas). Et il a immédiatement adhéré. De même, un beau jour, j'ai sorti tous nos livres d'Histoire de notre bibliothèque (pour dire la vérité vraie, Antonin était déjà amoureux de certains d'entre eux depuis longtemps) et j'ai dit : "Je vais vous raconter une histoire. Notre Histoire, à nous, les hommes d'ici. Mais elle est tellement longue, qu'il nous faudra un an !" Je savais que cela allait leur plaire. Je n'ai jamais rencontré un enfant à qui ça ne plaisait pas. 😊
L'ordre historique est-il important ?
Capital. 😊
Certes, l'enfant apprend dans la complexité. Faites-lui une bonne démonstration, dans le bon ordre, avec tout ce qu'il faut de preuves, et il n'en retiendra rien s'il ne peut le fixer à un évènement déjà intégré. L'enfant apprend dans le désordre joyeux du monde, et ne mémorise que s'il peut faire des liens entre ses savoirs. Notre objectif en tant qu'éducateur reste donc de lui permettre de tisser un maximum de ces liens. Bien. Impossible pour nous d'essayer de reproduire le chaos du monde qui est le sien - nous ne ferions que projeter notre propre carte mentale sur l'apprenant, et cela ne fonctionnerait pas. Le seul moyen que nous ayons pour le doter d'outils, c'est de proposer les choses dans l'ordre. Dont il fera ce qu'il voudra.
Voilà comment je parviens à être à la fois amoureuse de Maria Montessori (partisane de l'ordre) et de la pédagogie Reggio Emilia (partisane de la complexité). 😁
On présente l'Histoire dans l'ordre - enfin, à ce stade, ce sont d'ailleurs DES histoires, et elles se suivent. Les enfants sont captivés, ils attendent la suite. Et puisque le but du projet est de balayer l'ensemble de notre Histoire nationale en un an seulement, ils construisent rapidement les schèmes sur lesquels tisser des liens. Nous visitons Aigues-Mortes ? C'est une ville qu'a connu Louis IX. Nous nous passionnons pour la mythologie ? Il s'agit de la religion de Jules César. Nous lisons la Bible ? C'est cette fameuse religion, pour laquelle on mourrait dans l'Antiquité et que Clovis a choisi pour asseoir un pouvoir sans précédent. Les concepts historiques ont été rencontrés - ici sous la forme concrète de personnages réels, du fait de l'âge de mes enfants -, ils ont été nourris par le feu du récit (j'adooore raconter !!) et par la joie du jeu (merci les figurines). Les enfants ne retiendront pas tout. Certes. Mais ne soyez pas surpris si Louiselle, 4 ans, vous raconte par le menu ses anecdotes préférées... sur lesquelles je suis d'ailleurs passée très vite, moi ! : l'assassinat de Jules César ou l'épisode du vase de Soisson. Voilà, elle a fait ses propres liens, ses propres choix. Ça s'appelle la culture.
On ne demande pas à des enfants de cet âge de reconstituer une chronologie historique, même en s'appuyant sur des personnages connus. Mais inconsciemment, la notion de temps historique se construit. Tiens, Jules César portait des sandales ("Comme Jason", vous expliquera Antonin), et Clovis avait encore beaucoup du Celte, à bien y regarder. Charlemagne, arborant son orbe, commence à se parer d'instruments illustrant le pouvoir, mais Saint Louis, quatre siècles et demi plus trad, est passé maître en cet art. On s'amuse à relever les objets qui, dans les représentations de ces rois, ne servent qu'à dire cela : "Je suis le roi !", et on décrypte une filiation... "Saint Louis et Jeanne d'Arc se ressemblent beaucoup", vous expliquera Louiselle, "surtout leurs chevaux". 😁 Et oui, ma fille, seulement 200 ans les séparent, et en ces temps d'essoufflement caractéristiques de leur temps, il est bien naturel que ces deux-là se ressemblent un peu... Même Dieu, mêmes démons (ou presque), et même idées folles...
Rien d'historique n'est accessible sans temps historique - sans chronologie. Loin de moi l'idée de farcir les jeunes têtes de dates !!! Mais il essentiel de comprendre ce qu'une génération doit à la précédente. En réalité, c'est la raison même pour laquelle on étudie l'Histoire. 😊
Comment choisis-tu tes figures emblématiques ?
Je ne les ai pas choisies. Elles sont tout droit sorties des Programmes 2008 - qui avaient bien, bien, bien des défauts, et dont je suis bien contente qu'on les ait remisés au placard. Mais qui m'ont fourni, en l'occurrence, des outils pour poser des balises culturelles efficacement et sortir en un temps record les élèves du brouillard culturel dans lequel ils étaient plongés.
Le choix de ces personnages est largement contingent (c'est au moins la cinquième fois que j'écris ce mot dans ce article 😁 ) : on aurait pu en choisir d'autres. Et donc : pourquoi pas ceux-là ? Ils me conviennent parfaitement. Ils n'ont d'autres fonction que d'illustrer la pensée d'une époque et je dois dire qu'ils le font tous excellemment. De plus, le fait qu'ils aient été au Programme pendant quelques années permet de jouir d'un certain nombre de ressources les concernant - en particulier ces petites cartes dont mes enfants raffolent...
N'hésitez-pas à me relancer si vous avez d'autres questions ! 😊
Je ne m'y connais pas trop en histoire (j'ai oublié beaucoup de choses apprises à l'école il y a bien longtemps...). Peut-on se baser sur un livre d'histoire adapté aux enfants?
RépondreSupprimerMerci beaucoup!
Bonjour !
SupprimerOui, bien sûr ! Je vous présentais les nôtres ici : https://coquelipop.blogspot.fr/2016/09/jules-cesar-et-vercingetorix.html
Je ne vous garantis pas que ce soient les meilleurs du monde, mais vous trouverez facilement chaussure à votre pied en farfouillant en librairie !
Sinon, pour les adultes qui ont besoin d'une remise à niveau, j'aime beaucoup l'Histoire de France de Lebrun et Carpentier (disponible en poche). Et il y a aussi l'Histoire de France pour les Nuls, très ludique ! :-D
C'est là ou le fossé se creuse entre les enfants. A part les parents férus d'histoire (ce qui n'est pas mon cas) et les les parents enseignants, peu de parents peuvent aider leurs enfants à avoir des notions avant que l'école ne leur enseigne.
RépondreSupprimerzut mon commentaire s'est effacé... bref je recommence
RépondreSupprimerMes enfants connaissent Jeanne d'Arc et les chevaliers (qui plaisent bcp) ils en connaissent tout un tas de choses assez historiques ainsi que le terme moyen-âge mais je ne suis pas certaine que ça soit très clair coté historique et chronologique dans leurs petites têtes.
Mes grands se posent des questions autour des 2 guerres mondiales du XXème siècle. Grâce aux jours fériés et leurs lectures... (oui des enfants qui lisent couramment ça change tout!) alors on alimente petit à petit
En suivant le lien vers charivari sur les cartes, elle parle de deux jeux du commerce dont timeline qui me parait être une bonne approche qui plairait chez nous pour découvrir l'Histoire.
enfin, rien à voir, mais pourrais tu poster ici tes petites recettes et menus plutot que sur facebook? Sur facebook c'est très dur de retrouver les recettes quand d'autres billets se sont empilés (hier j'ai mis un moment à retrouver ta recette de galettes quinoa/ champignon) mais bon tu es chez toi alors bien sur tu fais ce que tu veux mais moi ça m'aiderait bcp! :-D
Des bises!
Bonjour, Clo !
SupprimerOK pour les recettes, avec grand plaisir ! J'aime bien quand on me dit ce qu'on veut, car ce n'est pas toujours facile de savoir ce qui est utile au lecteur !
Oui, "Timeline" me fait de l’œil à moi aussi... Si tu testes, tu nous fait un retour ? :-)
Timeline est un super jeu auquel on joue beaucoup en soirée entre adultes car nos enfants sont encore bébés mais j'ai toujours pensé que j'y jouerai plus tard avec eux... Il permet de discuter autour de plein de sujets historiques ou sociaux et surtout d'en faire la chronologie. À avoir absolument pour les petits et les grands c'est très intéressant...
SupprimerJuste une petite rectification (vous n'êtes pas obligée de publier mon commentaire !) : saint Louis et sainte Jeanne d'Arc n'appartiennent pas au Haut Moyen Age, terme qui désigne traditionnellement la première partie du Moyen Age (Ve-Xe siècles environ) ; il est suivi par le Moyen-Age classique (XIe-XIIIe), l'apogée de la période ; les XIVe-XVe étaient autrefois appelés "Bas Moyen-Age", mais les historiens sont revenus sur cette appréciation défavorable. Et je n'évoquerais donc pas le temps qui sépare saint Louis de sainte Jeanne d'Arc comme un moment de stagnation : certes les changements sont moins visibles que dans le siècle qui nous précède (!), mais ils n'en sont pas moins présents, notamment au point de vue des mentalités, afin de se préparer au saut vers l'époque moderne...
RépondreSupprimerMerci en tout cas pour votre blog que je consulte régulièrement !
Merci pour votre éclairage, j'ai reformulé ma pensée dans le corps de l'article : "stagnation" était sans doute un peu fort... Je parlerai donc d'essoufflement, celui qui s'amorce dès la seconde moitié du 13e siècle (stagnation démographique et économique, échec des croisades, troubles sociaux, soulèvements nobiliaires, crise dynastique...). La fin de l'âge d'or capétien, autrement dit ! ;-)
SupprimerComment dit-on aujourd'hui pour "Bas Moyen Age" ? Moyen Age tardif ?
Chez nous c'est Cléopâtre qui a toutes les faveurs ! Je pense du coup pouvoir embrayer sur Jules César, le pont étant déjà posé entre les 2! �� En revanche je suis assez dépourvue en littérature, y'a t-il un éditeur/ une collection que vous conseilleriez ?
RépondreSupprimerJ'avoue que tout cela me laisse assez perplexe... Une fois que les enfants ont appris à lire, compter et complètement defloré les programmes de sciences, d'histoire, de géographie à la maison, ils font quoi à l'école ? ( Je suis pas en train de dire qu'il ne faut rien apprendre aux enfants mais là je m'interroge vraiment sur l'intérêt d'une journée scolaire quand il n'y a plus rien à découvrir...)
RépondreSupprimerBonjour, Anonyme !
SupprimerC'est une angoisse qui s'exprime souvent par ici, j'essaie d'y répondre ici :
https://coquelipop.blogspot.fr/p/questions-frequentes.html
Pour reprendre l'exemple de l'Histoire, il ne s'agit pas de faire ingurgiter à mes enfants le programme de CE2 en Histoire (c'est l'année où les enfants commencent l'Histoire à l'école) pour la simple et bonne raison que cela est hors de leur portée. Pas d'inquiétude, ils auront bien des choses à redécouvrir par la suite sur Jeanne d'Arc ou Clovis - en Histoire, de toute manière, on n'a jamais fini d'apprendre. Si il y a bien une matière où je ne crains pas l'ennui, c'est celle-ci ! :-D
L'objectif, à leur âge, est de découvrir des personnages, dont ils retiennent le nom et avec lesquels ils jouent, et de lire de belles histoires "vraies". Point. Ils en feront ce qu'ils voudront, et construiront leur savoir historique année après année. Les Programmes sont trèèèès répétitif d'ailleurs, j'imagine que cela doit vous ennuyer, mais pour moi c'est une chose nécessaire : Clovis sera donc abordé à l'école élémentaire, au collège, au lycée... Ou pas. On me dit dans l'oreillette qu'il n'est plus au programme de collège. Et pour peu qu'on n'ai pas le temps de l'aborder en primaire... Bon, tant pis, mes enfants le connaîtront, eux ! ;-) Non seulement je leur parle de Clovis dès cette année, mais j'ai la ferme intention de remettre le couvert. C'est ainsi que la culture se construit : plus les années passeront, plus ils pourront faire de liens entre leurs savoirs, et aborder cet épisode de l'Histoire de France avec un niveau d'analyse affiné.
Il en est de même pour la lecture, les maths et les science, d'ailleurs. La grande crainte de certaines lectrices étaient qu'Antonin s'ennuie en CP... Je n'ai jamais partagé ces craintes, sans doute parce que je sais bien à quoi ressemble une journée d'école, et une chose est sûre : rien à voir avec ce que nous faisons à la maison ! :-D
Verdict : il s'éclate. Il apprend plein de choses : à lire, oui, à compter, mais aussi l'orthographe, le sport... Bon, pour les sciences et le reste, on repassera, mais c'est "normal" en CP à l'école !
Je conclus en réaffirmant qu'il ne faut pas rendre la culture tabou sous prétexte que certains de ses aspects sont rapidement abordés en classe... C'est vraiment dommage...
Je m'interroge (moi aussi) sur le sujet de l'histoire. L'histoire qu'on m'a enseignée n'était qu'une longue litanie de guerres et de batailles. Et je n'ai pas envide parler de guerres, de batailles et de morts avec un enfant de maternelle. Mais comment raconter l'histoire des hommes sans en dévoiler l'horreur (les hommes passent leur temps à s'entre-tuer pour de mauvaises raisons, depuis la nuit des temps...) ?
RépondreSupprimerPour le moment mon loulou (bientôt 4 ans) se passionne pour la préhistoire et commence à regarder du côté de l’Égypte ancienne. Il connait Cléopâtre, le nom de Jules César et les romains sont évoqués à la fin de son livre sur l'Egypte. Je pourrais enchaîner mais je ne sais pas si je dois. La guerre est-elle une bonne chose à raconter ? Que répondre quand il me demande "Et des guerre il y en a encore ? Il pourrait encore y en avoir ?" Un enfant de 4 ans est-il capable de digérer l'histoire sans être complètement traumatisé ? Faut-il leur servir une version édulcorée (mensongère), sans violence ni tueries ?
Autant pour tous les autres savoirs je ne me pose pas de questions, si il s'intéresse, j'avance, autant pour l'histoire, je doute.
Bonjour Lillune !
SupprimerComplètement d'accord avec toi : on ne parle pas de guerre à un enfant de maternelle. Ici, nous avons commencé à parler Histoire au moment de l'entrée d'Antonin au CP.
Si tu ne le sens pas, de toute façon, c'est qu'il est trop tôt. Mais ici, nous parvenons assez bien à parler des horreurs de l'Histoire sans que cela soit traumatisant : nous n'avons pas encore parlé des guerres mondiales à la maison, même si Antonin les a évoqué en classe, mais la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb a été, tu t'en doutes, l'occasion de quelques réflexions sur la nature humaine... mais adaptées à l'âge et à la sensibilité des enfnats, c'est très très soft.
"Et des guerres, il y en a encore ?" - "Oui, dans d'autres pays, et c'est quelque chose de triste qu'il faut combattre. Pour nous, nous avons la chance de vivre dans un pays de paix, parce que les français ont appris à aimer la paix et travaillent à la conserver."
"Il pourrait en avoir encore ?" - "C'est vous, les enfants, qui allaient le décider quand vous serez grands, mais j'ai confiance et je crois que vous aussi, vous aimez la paix !"
Ce sont des réponses "simplistes", je te l'accorde : notre pays n'est pas vraiment en paix et se charge de bien de faire la guerre sur d'autres terres, et nous ne sommes jamais sûrs que que quelqu'un n'appuie pas sur le bouton demain. Mais ces réponses sont compréhensibles, rassurantes, elles donnent un pouvoir (l'horrible, dans la guerre, c'est l'impuissance des civils qui la subissent), et elles ne comportent, à mes yeux, pas de mensonges. Car je crois sincèrement à tout ça ! :-)
Bonsoir Elsa,
RépondreSupprimerje trouve intéressante cette réflexion autour de l'apprentissage de l'histoire. Je suis en plein questionnement sur la façon de l'aborder de manière un peu structurée avec mon fils de 6 ans (qui ne va pas à l'école). En plein questionnement ... car en pleine discussion avec mon conjoint, enseignant-chercheur en histoire, hum ...
Pour faire court, et sans doute un peu trop raccourci sans doute, mon conjoint s'élève contre la façon dont est enseignée l'histoire à l'école, qui fait la part belle aux personnages, parfois encore romancés façon 19ème, comme Vercingétorix, obscur chef gaulois, qui n'a peut-être jamais existé en tant que tel, et en tout cas beaucoup plus romanisé qu'il ne nous est présenté, remis au goût du jour au 19ème ... Bref, c'est un exemple, pauvre Vercingétorix !
De mon côté, je souscris bien volontiers à ses observations sur l'histoire de France "à la papa façon 19ème" (ce n'est pas mon domaine !) mais on n'enseigne pas l'histoire à des élèves du supérieur comme on l'enseigne à des petits, qui je pense, ont besoin de se raccrocher à "des histoires" dans l'histoire. Et il sera peut-être bien temps de préciser les choses après ... ou les légendes seront-elles fermement ancrées ? Je doute sincèrement que l'histoire évolutive des idées passionne mon fils ;)... Nous essayons de nous mettre d'accord sur une frise incluant des événements structurants, ainsi que sur des histoires thématiques qui en disent beaucoup (transports ou vêtements par exemple) ...
Encore quelques semaines à me pencher sur la question sans doute !
Merci en tout cas pour tes partages passionnants !